La publication de la composition du gouvernement Matata II semble avoir réveillé les vieux démons de la division entre partisans de l’Unité kasaienne et Lulua.
Car, le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab, et le ministre de l’EPSP Maker Mwangu appartiennent tous deux à la future province du Kasai qui comprendra les territoires de Dekese, Ilebo, Mweka, Luebo, Tshikapa territoire et ville.
De quoi frustrer les ressortissants de la future province du Kasai central qui comprendra les territoires de Kazumba, Dibaya, Luiza, Dimbelenge, Demba et la ville de Kananga se disent marginalisés. Sans aller par le dos de la cuillère, le sénateur Patrice Aimé Sessanga, élu de Luiza, a dénoncé haut et fort cette situation sur les antennes d’une radio émettant à Kananga.
« Les ressortissants du Kasai central ne se reconnaissent pas en Boshab et Maker ». Ce discours réveillant les vieilles dissensions Lulua-unité kasaienne revient en force sur les débats et discours au Kasai Occidental.
Prime aux chefs des partis politiques
Pour rappel, la première équipe gouvernementale (2012-2014)du Premier ministre Matata Ponyo avait préféré travailler avec des « technocrates », laissant sur le banc les chefs des partis de la majorité, à quelques exceptions près.
Mais les « concertations nationales » ont voulu changer la donne.
C’est pourquoi, dans Matata II, « cohésion nationale » oblige, les dirigeants des partis politiques, de la majorité et d’une certaine opposition, viennent de faire leur rentrée au sein de l’exécutif national.
C’est le cas notamment d’Évariste Boshab, secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, principal parti de la majorité au pouvoir), nommé vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité.
Il en est de même de Thomas Luhaka, secrétaire général et numéro un du Mouvement de libération du Congo (MLC) en l’absence de Jean-Pierre Bemba détenu à La Haye, propulsé vice-Premier ministre en charge des Postes et Télécommunications.
Dans le même lot, on peut également citer Willy Makiashi, secrétaire permanent du Parti lumumbiste unifié (Palu), Michel Bongongo, secrétaire exécutif de l’Union des forces du changement (UFC) de Léon Kengo wa Dongo, Olivier Kamitatu, président de l’Alliance pour le renouveau du Congo (ARC), Elvis Mutiri, 2e vice-président de l’Alliance pour le développement et la République (ADR)… Sans surprise, le gouvernement Matata II offre une prime aux partis et personnalités politiques qui ont pris part aux « concertations nationales ».
Mais ce gouvernement suscite un mécontentement au Kasai Occidental où l’équilibre géopolitique ne semble pas avoir été pris en compte.
Par Godé Kalonji Mukendi