La question de l’agriculture des subsistances à l’agriculture du marché : Approche du programme achats pour le progrès (P4P) en RDC, était débattue entre le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et les étudiants de la Faculté des sciences administrative et économique de l’Université protestante au Congo. L’objectif principal du P4P est d’appuyer les petits producteurs agricoles, pour la plupart pauvre, à augmenter leurs productions et à vendre celles-ci à des prix plus rémunérateurs pour permettre ainsi d’augmenter leurs revenus P4P, un projet qui vise l’amélioration de la situation de la communauté.
Le coordonnateur du programme P4P au PAM Agbessi Amewoa a indiqué que depuis le lancement de ce projet en 2009, beaucoup de progrès ont été réalisés et les résultats sont palpables. Il s’agit entre autres, de la relance de la production agricole. A titre illustratif, à Kabalo dans la province du Katanga, la production est passée de 200 T en 2010 à 1200 T en 2014. Il a aussi noté la relance des marchés agricoles et le renforcement de la cohésion sociale. Vu les succès enregistrés à Bikoro dans la province de l’Equateur et Kabalo au Katanga, ce fonctionnaire du PAM a annoncé que le programme P4P va s’étendre dans d’autres zones agricoles. Il a reconnu certes que les défis sont énormes.
Il s’agit de l’accessibilité des zones en temps de pluie, le transport de vivres, l’accès au crédit et la faible bancarisation. Au nombre de réalisations, Agbessi Amewoa a noté que de 2010 à 2014, 335 organisations paysannes sont fonctionnelles. Le PAM, a-t-il souligné. Le PAM appuie ses organisations en intrants et à l’alphabétisation de plus de 1900 femmes qui sont à ce jour capables de tenir les comptes et de gérer les dépôts. Aussi, l’installation de radios communautaires dans les zones agricoles pour sensibiliser les bénéficiaires et la communauté qui peuvent adhérer au projet.
En outre, le PAM apporte son appui à la production et à la transformation des produits des paysans, a fait savoir le coordonateur de P4P. Cet appui, a-t-il poursuivi consiste à favoriser l’accès au marché. Et d’expliquer, cette agence des Nations unies pour l’alimentation essaye de garantir les opportunités de marché en trouvant un acheteur. C’est ainsi que le PAM, au lieu d’acheter les vivres à l’étranger, se constitue en acheteur principal des produits des paysans. Il regroupe alors, les petits producteurs dans une association pour répondre au besoin alimentaire des vulnérables. Pour alléger la tache aux paysans, le PAM a fabriqué les chariots pour le transport des marchandises. Et, ce sont les paysans eux-mêmes qui s’organisent pour la réhabilitation des routes secondaires, a-t-il mentionné.
Agbessi Amewoa n’a pas manqué de souligner les caractéristiques de l’agriculture de subsistance qui est une agriculture de survie qui répond aux besoins de la famille. En RDC, a-t-il mentionné, cette agriculture représente 99% de producteurs agricoles. Tandis que l’agriculture de marché consiste à trouver des voies et moyens pour dégager le surplus commercial afin d’amener les petits producteurs à commercialiser leurs produits. Pour ce faire, a-t-il souhaité, il faut les encadrer pour accroitre leur production, puis les vendre. Pour cela, il faut tenir compte de la qualité des produits et l’aptitude commerciale. Le programme P4P en RDC est une initiative conjointe du PAM et de la FAO, financée par la Belgique et la France.
Pour sa part, le représentant pays du PAM Pablo Decalle a signifié que la RDC est un pays à vocation agricole. Elle est en mesure de nourrir tout le continent. Un débat scientifique a clôturé cette conférence. Mathy musau