Dans le Rapport national d’évaluation des progrès des OMD présenté hier à Kinshasa.
Le Rapport national d’évaluation des progrès accomplis par la RD Congo dans la réalisation des indicateurs des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2012 présenté mardi 18 novembre 2014 indique que le gouvernement n’est pas en mesure de sortir la population congolaise de la pauvreté dans laquelle elle croupit, d’ici l’année prochaine.
Ce Rapport a été officiellement lancé dans la ville de Kinshasa par le gouvernement de la RDC, le Système des Nations Unies et les bailleurs de fonds au cours d’un atelier organisé sous le leadership du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
A la même occasion, deux documents Cadres d’accélération des OMD (CAO) ont été exposés. L’un de ces documents concerne la cible 3 de l’OMD 1, qui vise à réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim. L’autre concerne l’OMD 2 visant à assurer l’éducation primaire pour tous. Les documents CAO dressent une analyse systématique des obstacles à la poursuite des efforts de réalisation des OMD concernés. Ils inventorient les solutions susceptibles de lever ces obstacles et proposent des plans d’actions coordonnés pour accélérer les progrès.
Améliorer les conditions de vie de la population
Dès lors, les pouvoirs publics, les organisations internationales et les acteurs de la société civile ont pour rôle de contribuer à la réalisation des progrès dans ces OMD qui devraient apporter des améliorations notables dans les conditions de vie des populations.
Ce Rapport dépeint un tableau complet, mais contrasté, de la situation en RDC, tant au niveau national que provincial car, si des progrès sensibles ont été enregistrés concernant le taux de scolarisation au primaire, l’indice de parité des genres dans la scolarisation, la proportion d’enfants d’un an vaccinés contre la rougeole, le nombre d’accouchements assistés par un personnel médical qualifié et la proportion d’enfants de moins de 5 ans qui dorment sous moustiquaires imprégnées, beaucoup reste encore à accomplir pour la majorité des indicateurs dont la réalisation des cibles en 2015 est pratiquement impossible.
Aussi, le gouvernement de la République et les partenaires au développement sont-ils appelés à prendre des décisions politiques importantes pour accélérer les progrès. Il pourra, dans cette perspective, réduire le taux de pauvreté évalué à 63,4% et la faim qui affecte principalement les enfants de moins de 5 ans et le taux de mortalité infantile évalué autour de 58%.
Assurer l’émergence socioéconomique de la RDC en 2035
Dans le même ordre d’idées, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, qui sont largement sous représentées dans les instances de décisions, sont à promouvoir, ainsi que la lutte contre le VIH/Sida, le contrôle du paludisme, la préservation de la nature et la mise en place d’un véritable partenariat mondial pour le développement durable et inclusif.
Pour consolider les réussites et accélérer l’action, le gouvernement de la RDC s’est engagé, dans le cadre de la transition sociale qu’il a décidé d’amorcer, à accroitre les investissements ciblés dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’énergie et de l’assainissement ; à accroitre l’autonomisation des femmes et des filles ; à se concentrer sur les populations les plus vulnérables ; à honorer ses engagements en matière d’aide et à redoubler d’efforts sur toute la gamme des indicateurs des OMD.
Pour leur part, les agences du système des Nations Unies en RD Congo ont réitéré leur engagement à poursuivre les efforts d’accélération de la réalisation des OMD, même après 2015, dans le but de placer la RDC sur le chemin de l’émergence socioéconomique en 2035.
Dans son mot de circonstance, le représentant résident de la FAO en RDC a indiqué que le Rapport national des OMD 2012 est un outil indispensable pour soutenir le plaidoyer et le dialogue aux niveaux national et international, encourager les partenariats et le renouvellement des engagements politiques dans la lutte contre la pauvreté chronique, en vue de l’accès aux soins de santé, de la promotion de l’éducation, du droit à un logement décent ; pour l’expression libre, la restauration de l’Etat, la sécurité des citoyens ou encore la protection de l’environnement.
Le représentant résident de la FAO a, enfin, démontré qu’aucun développement n’est envisageable en RDC si les indicateurs des OMD demeurent aussi bas et inaccessibles pour la majorité de la population.
Par Marcel Tshishiku