A travers ses ateliers à l’Hôtel Beatrice : Le PALU propose un schéma économique pour sauver la RDC

Lundi 1 décembre 2014 - 13:56

Sous le haut patronage du SGCP Antoine Gizenga et sous la Présidence du Secrétaire Permanent Willy Makiashi, la journée de samedi a connu l’intervention des économistes de grande notoriété lors des ateliers organisés par le Parti Lumumbiste unifié (Palu), à Béatrice Hôtel, dans la commune de la Gombe.

Le premier à prendre la parole, le Pr. Tiker Tiker, a parlé de l’évolution de l’économie congolaise de la période d’avant l’indépendance à ce jour. Il s’est appesanti sur trois points à savoir, « le Congo d’hier », « le Congo d’aujourd’hui » et « le Congo de demain ».

Parlant du Congo d’hier, il a fait la rétrospective de la situation de l période allant de 1959 à 2002. Le Professeur renseigne que tout l’édifice construit pendant l’époque coloniale a été construit par les Congolais. Donnant les raisons de cette destruction, il a évoqué le problème des ressources humaines qui étaient obligées de prendre la relève des Belges sans avoir ni la formation ni l’expérience requises. II a ajouté à cela la mesure de zaïrianisation, les pillages des années 1991-1993, la mauvaise gouvernance... Raison pour laquelle le PIB se retrouvera en 2002 au bas de l’échelle avec 50 dollars Us par habitant, avec une inflation de 1000%. L’orateur a également déploré de nombreux désordres dont la conséquence a été la destruction du tissu économique avec une pauvreté avancée. Abordant la période du Congo d’aujourd’hui, de 2002 à nos jours, il a fait remarquer que la période est marquée par une croissance motivée par la libéralisation de l’économie et des prix, par la reprise des relations avec les libéralisation de Breton Wood, la stabilisation du cadre macroéconomique et l’équilibre de la balance de paiement.

La courbe économique qui était descendante pendant la période précédente, est devenue depuis 2002 jusqu’à nos jours, ascendante. Cependant, l’orateur a précisé qu’il s’agit d’une croissance molle puisque basée essentiellement sur les activités minières connues comme non génératrices d’emplois et de revenu pour le grand nombre. C’est pourquoi, il a plaidé pour la diversification de l’économie avec l’accent mis sur le secteur agricole et de l’industrie.

Projetant le Congo de demain, celui qui annonce le cap vers l’émergence, il a dit que pour y arriver, il faut passer de l’économie de la rente à l’économie de marché. Il a ajouté qu’en plus de cela, pour atteindre l’émergence, il faudra une diplomatie agissante, une administration performante, une justice et au dessus de tout, la paix. Poursuivant le thème sur l’évaluation de l’économie congolaise, Son Excellence Adolphe Muzito a fait le diagnostic de l’économie congolaise. Il a constaté que pendant la période coloniale, le PIB est parti d’un milliard à 7 milliards. Pendant la période Kasa-Vubu, le PIB est passé de 7 milliards à 7 milliards cl demi, pendant la période de Mobutu, le PIB est passé de 7 milliards et demi à 9 milliards d’abord avant de rechuter à 4 milliards. Mobutu a donc divisé en deux la richesse du pays pendant 32 ans. Par contre, pendant la Période Kabila, le PIB est passé de 4 milliards de dollars Us à 40 milliards pendant 1 5 ans. Kabila a donc multiplié la richesse du pays par dix. C’est partant de ces 40 milliards que le visionneur prudent du PALU se fonde pour construire le Congo d’ici 2035. Il a projeté la RDC en 2025 avec le regard d’un visionneur prudent. Il estime que le PIB cumulé des 20 prochaines années atteindra 2.150.000.000 de dollars Us et le budget cumulé de 20 prochaines années sera évalué à 434 milliards de dollars Us tandis que les dépenses courantes cumulées seront à la hauteur de 234 milliards de dollars Us et celle du budget cumulé des investissements à 200 milliards de dollars Us ventilés dans le temps comme suit: de 2015 à 2025 : 50 milliards de dollars Us, et 150 milliards de dollars Us de 2026 à 2035.

Au regard des chiffres, l’expert du PALU estime que le Congo a des atouts pour se doter des infrastructures. Mais cela passe par une politique de la, primauté des besoins et non par celle des recettes fiscales.
Il suffit de recourir au système de crédit fournisseur calculé sur la base du budget prévisionnel des investissements. Cette primauté des besoins permet au Congo de se doter d’une grande ambition en évitant de se contenter de la politique de la trésorerie. Cette politique a déjà démontré sa pertinence par exemple dans l’acquisition des engins de génie civile et autres agricoles pendant le séjour de Adolphe Muzito à la primature. Il a également soulevé la question du chômage des masses, essentiellement des jeunes. Enfin, il se pose la question de savoir comment concilier la courbe économique et la courbe démographique. Il ouvre le débat au public pour des options fédératrices à prendre. Michel Losembe, président de l’association congolaise des banques, s’est essentiellement penché sur la présentation de sa structure, ses missions, ses objectifs et les difficultés que les 18 banques membres de l’association rencontrent. Il a précisé que l’ACB accompagne le gouvernement dans des activités économiques. Il a rapporté qu’il existe trois types de banques en RDC, à savoir, les banques internationales, les banques panafricaines et les banques locales.

En 2001, le dépôt bancaire qui était de 90 millions de dollars Us, est passé à 3 milliards en 2014, d’où une progression nette, a-t-il soutenu, même si beaucoup, reste à faire. Le nombre de comptes est passé de 50.000 en 2001 à 5 millions en 2014. Il a souligné que beaucoup d’efforts ont été fournis, mais il faut encore travailler pour amener le pays à la moyenne africaine. Les chiffres sont performants, certes, mais ils sont insignifiant au regard du poids géographique et démographique.
Le professeur Daniel Mukoko, a répondu à ma question : « quelles perspectives d’avenir d’ici 2035» avec comme sous question : « le Congo sera a-t-il un pays émergent ?». Pour y répondre, il a commencé par faire voir ce que le Congo a fait pendant les 150 ans passés. Il a constaté que pendant 50 ans, on a passé 32 ans de destruction des richesses et 18 années seulement de croissance des richesses en dents de scie. Mais, a-t-il estimé, nonobstant cette croissance, le Congo a le PIB par habitant le plus bas du monde.

Pour s’en sortir, Daniel Mukoko Samba a proposé de changer le rythme d’avoir la volonté politique et la volonté d’être une puissance régionale pour s’affirmer.
Et d’ajouter que le pays doit se doter des instruments de puissance, dont l’armée, la police et une diplomatie agissante. Daniel Mukoko propose une croissance rapide à deux chiffres à l’exemple de la Chine. Sinon, le rythme actuel de l’évolution de la courbe économique et celle de la courbe démographique n’apportera guère l’émergence souhaitée.
CN

 

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