Le parti politique Envol a, dans une déclaration faite le mercredi 19 juin 2024 à son siège, évalué la situation politique en République Démocratique du Congo (RDC), notamment la détention de Gloria Sengha, initiatrice de la campagne dénommée « tolembi pasi ».
Cette déclaration a également permis au parti politique Envol de faire part de sa position sur la désignation du porte-parole de l'opposition.
D'autres points étaient à l'ordre du jour notamment l'analyse du programme du gouvernement Suminwa et la clarification sur la rémunération des députés nationaux de la législature 2024-2028.
Envol déplore la détention de Gloria Sengha à l'agence nationale des renseignements (ANR) pour des motifs qu'il ignore, depuis le 17 mai dernier, à sa sortie de la réunion préparatoire d'une marche pacifique.
« Le cas de Gloria Senga est révélateur de la dégradation des libertés et des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo où le simple fait d'envisager de dénoncer la précarité sociale de la population est devenue un crime », indique la déclaration lue par Rodrigue Ramazani, porte-parole du parti Envol.
Au sujet du gouvernement Suminwa, le parti de Delly Sesanga estime que la nouvelle équipe gouvernementale n'œuvre que pour son propre compte.
« Ce gouvernement est plus le lieu du partage du produit du braquage électoral que de l'organisation d'un travail au service de la population congolaise [...]. Face à la gravité de la faillite de la démocratie crucifiée par l'usurpation du droit de vote par le régime actuel, l'Envol s'engage dans la voie de l'opposition démocratique en institution », note-t-on de cette déclaration.
Contrairement au discours de cloture de la session ordinaire de mars 2024 de l'assemblée nationale par son président, affirmant la division par 2 de la rémunération des élus, Envol indique que le montant est toujours fixé à 33.000 dollars selon la loi budgétaire 2024.
À en croire ladite déclaration, contrairement aux 21.000 dollars américains de la législature passée, la somme 14.000 dollars brandie par le président de l'Assemblée nationale ne représente pas tous les avantages des députés.
En outre, le parti politique Envol a indiqué qu'il n'adhère pas à la démarche de désignation du porte-parole de l'opposition.
« L'esprit et la lettre de la loi numéro 07/008 du 04 décembre 2007, portant statut de l'opposition politique, ne peuvent s'appliquer à un pouvoir issu de la fraude électorale (…). Lors de la journée politique de réflexion organisée par le comité national du parti Envol en date du 20 avril 2024, ses cadres ont rejetté à l'unanimité les résultats de la forfaiture électorale de décembre 2023. Par conséquent, l'Envol ne s'inscrit pas dans les initiatives qui concourent à désigner le porte-parole de l'opposition face à un pouvoir issu d'un braquage électoral », a déclaré Rodrigue Ramazani.
Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’Envol a rassuré que le parti ne gagnera cette lutte qu'avec le peuple à ses côtés.
« Nous ne pouvons pas reconnaître ce pouvoir sorti de la tricherie. Nous allons mener ce combat sans les institutions, mais nous avons une arme redoutable, c'est le peuple. Rassurez-vous que nous allons gagner ce combat », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le parti invite l'assemblée nationale à rendre public dès le prochain budget, les rémunérations réelles des mandataires publics tout en les soumettant aux impôts tels que prévus par la loi fiscale.
Notons que cette déclaration est la toute première communication du parti politique Envol, depuis l'investiture du gouvernement actuel.
Grâce Kenye