
La quatrième édition de la Conférence nationale de la microfinance, un événement devenu incontournable pour les professionnels du secteur financier en République démocratique du Congo a été lancée à Lubumbashi dans le Haut-Katanga, le lundi 14 juillet 2025 sur le thème : « La digitalisation des produits et services financiers : facteur clé de la résilience du secteur congolais de la microfinance ».
Organisée par l’Association nationale des institutions de microfinance (ANIMF) et l’Association professionnelle des coopératives d’épargne et de crédit (PROCOPEC), cette édition met l’accent sur la digitalisation et l'inclusion financière.
Dans son allocution d’ouverture, Mirela Perkmezi, présidente du Conseil d'administration de l’ANIMF, a salué les participants venus des quatre coins du pays et au-delà, tout en exprimant sa compassion envers les membres des institutions de microfinance et des coopératives d’épargne et de crédit, victimes des violences dans l’Est de la RDC, qui prennent part à ces assises de 3 jours.
« Je tiens à présenter mes sincères condoléances aux familles des clients fauchés par la guerre à l’Est du pays. En même temps, je remercie le gouverneur de province, les régulateurs, les partenaires techniques et financiers, et en particulier la Banque mondiale, pour leur soutien constant à notre secteur. Depuis 2022, cette conférence est devenue une véritable vitrine du secteur de la microfinance en RDC. Ce que nous avons initié timidement, il y a trois ans, est aujourd’hui un grand rendez-vous d’échange, de réflexion stratégique et de mobilisation collective », a déclaré Madame Perkmezi.
Le choix de Lubumbashi pour accueillir cette quatrième édition n’est pas fortuit. Selon la présidente de l’ANIMF, la capitale du Haut-Katanga se distingue par son dynamisme économique, la forte présence des micro-finances et de COPEC, ainsi que par l’engagement des autorités provinciales dans la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement local.
Le thème de la digitalisation des services financiers est au cœur des échanges. Il s’agit, d'après elle, d’un levier majeur pour renforcer la résilience du secteur, en particulier dans les zones enclavées ou affectées par des conflits. L’objectif est d’encourager les institutions à accélérer leur transition numérique, tout en renforçant les mécanismes de gestion des risques, la gouvernance, l’interopérabilité et la protection des consommateurs.
« La digitalisation permet d’élargir l’accès aux services financiers même dans les zones sans agences physiques. Elle représente un facteur de résilience crucial pour les IMF et COPEC opérant dans des contextes d’insécurité comme à l’Est du pays. Que cette édition soit le point de départ d’une transformation concrète. Continuons à œuvrer ensemble pour une microfinance au service de tous, partout en République démocratique du Congo », a martelé Mirela Perkmezi.
Par ailleurs, Zouhour Karray, représentante de la Banque mondiale, a salué la tenue de cette conférence et rappelé l’engagement de son institution en faveur de l’inclusion financière en RDC. Pour elle, la microfinance joue un rôle central dans la transformation des économies locales, la stimulation de l’entrepreneuriat et le renforcement de la résilience des populations vulnérables.
« Nous soutenons des initiatives structurantes telles que la mise en place du switch monétique national, des lignes de crédit dans les secteurs clés comme l’énergie et l’agriculture, ou encore la digitalisation des services financiers dans le cadre du projet TRANSFORME », a-t-elle expliqué tout en présentant six axes d’intervention prioritaires en matière de digitalisation, notamment la modernisation de la centrale des risques, la plateforme de gestion des plaintes, le répertoire de sûreté mobilière, ou encore la plateforme de surveillance de la finance digitale à la Banque centrale du Congo.
John Maloba, ministre provincial des Finances du Haut-Katanga, a, pour sa part, salué la tenue de cette conférence à Lubumbashi et a rappelé l'importance de la microfinance dans la croissance économique, l'inclusion sociale et la lutte contre la pauvreté. Le ministre a réitéré l’engagement du gouvernement provincial à accompagner les acteurs du secteur, tout en lançant un appel à la réintégration de Lubumbashi dans le projet TRANSFORME, après l’avoir été dans l'ancien programme PADEP.
« Grâce à la microfinance, les très petites et moyennes entreprises accèdent au financement. Cependant, une large partie de notre population reste exclue des services financiers à cause de l’éloignement, du coût élevé, du faible accès aux téléphones mobiles ou encore du manque d’éducation financière », a-t-il alerté.
Au-delà des discours, cette quatrième édition ambitionne de renforcer la collaboration entre les autorités publiques, les régulateurs, les IMF/COPEC et les partenaires internationaux, en vue de construire un écosystème financier plus inclusif, plus résilient et plus connecté aux réalités du terrain. Plusieurs institutions bancaires de Goma, Bukavu, Kinshasa et autres villes du pays prennent part à ces assises de la 4e édition de la conférence nationale de la micro-finance en RDC.
Patient Lukusa, à Lubumbashi