Initialement prévus pour ce mardi 22 août 2023, la plaidoirie de la défense, le réquisitoire du ministère public et les conclusions de la partie civile au procès du député national Edouard Mwangachuchu sont repoussés à l'audience au 25 août prochain.
Pour cause, au cours de l'audience de ce mardi 22 août, l'officier du ministère public a sollicité de la Haute Cour militaire la requalification de l'infraction d'espionnage qui est l'une de celles pour lesquelles Mwangachuchu est poursuivi jusque-là, en infraction de trahison.
« Je ne vois pas ce qui est compliqué dans ma requête étant donné que l'infraction d'espionnage a les mêmes éléments constitutifs que celle d'espionnage à l'exception de la nationalité. Surtout qu'il s'agit juste des mêmes faits », a plaidé l'organe de la Loi.
Pour la défense, il s'agit là d'un changement qui nécessite tout un débat autour de cette nouvelle prévention. Après échange, les avocats de Mwangachuchu ont fini par accepter de considérer cette requalification de l'infraction.
« Nous croyons que le ministère public est aux abois. C'est comme quelq'un qui se retrouve dans une salle sans issue. C'est-à-dire qu'en préparant ses réquisitoires, le ministère public s'est rendu compte qu'il n'aurait jamais qualifié le comportement de notre client d'espionnage. Encore que même dans la trahison, nous nous demandons comment il va s'en sortir. Avec la trahison, il peut quand même essayer de parler, alors qu'avec l'espionnage le débat serait clos dès le départ parce que son premier élément constitutif est la nationalité. Or, nous savons tous que notre client est deputé national dans ce pays depuis 2006 », a déclaré Me Thomas Gamakolo.
Après débats, la Haute cour militaire a suspendu la séance en renvoyant la cause au 25 août. Le prévenu Mwangachuchu est dès lors poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, détention illégale d'armes et trahison.
ODN