Au Rwanda, lors d’une conférence de presse, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, a réagi aux propos du procureur général du Burundi qui avait assuré mardi que les corps retrouvés dans la partie burundaise lac Rweru venaient du Rwanda. A ce sujet Kigali campe sur ses positions, l’affaire reste burundo-burundaise, car pour Louise Mushikiwabo, le procureur n’a aucune preuve.
Une nouvelle fois, le Rwanda et le Burundi se renvoient la balle au sujet des cadavres retrouvés dans le lac Rweru. Pour Louise Mushikiwabo, les propos du procureur général du Burundi sont « faux », et le Rwanda ne leur accorde « aucune valeur ».
« Il ne suffit pas de dire les corps viennent du Rwanda. Sur quoi se base-t-il ? », s’est-elle interrogée, tout en reconnaissant que la rivière Akagera se jette bien dans le lac Rweru. Mais, assure-t-elle « de notre côté nous avons commencé à essayer d’enquêter et je peux vous dire que (…) nous n’avons rien trouvé », a-t-elle poursuivi. Louise Mushikiwabo a également affirmé que le Rwanda avait depuis fin août, proposé sa collaboration au Burundi sur cette affaire, mais que Bujumbura n’avait jamais donné suite à cette demande.
Lors de cette conférence de presse, la ministre des Affaires étrangères est aussi revenue sur le documentaire controversé de la BBC, très critique à l’égard du président Kagame, l’accusant notamment de crimes de guerre pendant et après le génocide, et qualifié par ce dernier de négationniste. Pour Louise Mushikiwabo, le documentaire de la BBC « révise l’histoire » et est « politiquement motivé ». « Attendez-vous à ce que le Rwanda réagisse à la mesure de l’offense », a-t-elle prévenu sans plus de précisions.