Sécurité bancaire en Afrique : un château de cartes face aux hackers [Communication]

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Alors que les banques en Afrique multiplient les services numériques pour répondre aux attentes d'une clientèle de plus en plus connectée, la cybersécurité reste l'un des enjeux majeurs du continent.

Face aux débits aléatoires et retraits automatiques sans que les propriétaires des comptes n'aient déclenché une quelconque opération, certains clients préfèrent télécharger un VPN pour iOS, pour une utilisation plus sécurisée.

D’autres perdent confiance et préfèrent thésauriser que garder leur argent en banque. Les banques africaines sont victimes des cyberattaques ciblant leurs distributeurs automatiques. C'est le cas d’EquityBCDC en République démocratique du Congo, dont certains clients ont vu leurs comptes compromis plusieurs fois. Cet incident a créé une onde de choc parmi les usagers des services bancaires. Les uns retirent progressivement leurs agents pour éviter d'être victimes alors que d'autres quittent définitivement la banque.

Le château des cartes

Les banques africaines tiennent débout, mais manquent de solidité et de protection. Elles sont comme un château des cartes, une construction instable, qui peut s'effondrer au moindre souffle. La diversité des services numériques offerts par ces banques et leur vulnérabilité face aux cyberattaques sont un paradoxe d'un secteur en pleine expansion numérique mais construits sur des bases fragiles.

Si les innovations technologiques en Afrique sont des solutions et réponses adaptées aux besoins des populations, la cybersécurité reste l'une des raisons principales du recours à la technologie occidentale par certaines couches sociales. L’attaque numérique d'une banque peut non seulement impacter l'économie d'un pays, mais aussi compromettre son image vis-à-vis des partenaires financiers.

Souvent, les institutions promptes à dénoncer le piratage, peinent à rassurer les populations sur la sécurité de leurs dépôts.

Causes des failles numériques du système bancaire africain

La vulnérabilité des banques africaines face aux menaces numériques est liée aux divers facteurs tels que le vieillissement des infrastructures, le manque de formation, la réglementation suffisante, les investissements limités.

● Vieillissement des infrastructures : de nombreuses banques en Afrique disposent des
systèmes informatiques archaïques qui ne sont pas adaptés ux standards internationaux de cybersécurité.

● Manque de formation : les opérateurs banquiers et leurs employés ne disposent des
compétences qu'il faut pour détecter et prévenir les attaques.

● Réglementation Insuffisante : les lois sur la cybersécurité bancaire restent floues ou mal appliquées dans plusieurs pays d’Afrique.

Investissements limités : les fonds ou budgets souvent alloués à la sécurité informatique par les banques sont dérisoires et ne sont toujours pas à la hauteur de l'ampleur des menaces.

Conséquences pour les détenteurs des comptes bancaires

Les causes des failles numériques engendrent plusieurs conséquences pour ceux qui détiennent des comptes courants ou épargne au sein des institutions bancaires :

● Perte de confiance : chaque menace fragilise la crédibilité des banques victimes et
poussent les clients vers des solutions informelles.

● Vol des données personnelles : la cyberattaque cible les informations sensibles et exposent les clients aux multiples fraudes.

● Danger économique: le hacking entraîne des pertes financières et freine l'inclusion bancaire. La frustration des victimes du hacking repoussent les nouveaux clients.

La présence croissante des hackeurs en Afrique révèle le décalage entre la rapidité de la numérisation bancaire et la lenteur des investissements en cybersécurité