«Le projet de budget 2015 jugé recevable» ; «Matata obtient le quitus du parlement» ; «Matata convainc les députés» ; «Matata réussit son examen de passage» ; «Matata sous haute surveillance ». Ce sont là quelques- uns des titres qui barrent la une des quotidiens kinois de ce jeudi 16 octobre 2014. La recevabilité du projet de budget pour l’exercice est ainsi le principal sujet dont traite la presse quotidienne aujourd’hui. Un autre sujet largement évoqué par les journaux est la colère de la coordination épiscopale nationale du Congo contre ce
que les évêques qualifient de manipulation de quelques jeunes pour discréditer l’église après sa prise de position ferme dans le débat autour d’une éventuelle révision constitutionnelle..
Recevabilité du projet de budget pour 2015
Le Potentiel informe que le Premier ministre a réussi à tempérer les ardeurs des députés nationaux autour du projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2015. «Après les explications fournies mercredi 15 octobre par Matata Ponyo Mapon, l’Assemblée nationale a jugé recevable le projet de loi des finances transmis par le gouvernement », relève le journal qui explique que malgré les nombreuses critiques formulées sur la pertinence du projet de budget, la chambre basse du Parlement a finalement accordé son quitus au gouvernement dont le chef, Matata Ponyo, a insisté sur la nécessité pour le Parlement et les autres institutions publiques d’accompagner le gouvernement dans le cadre de la réforme des finances publiques. «La fraude, l’évasion fiscale et l’impunité exigent que les institutions ad hoc soient renforcées», a déclaré le Premier ministre. Concernant la contribution du secteur minier aux recettes publiques, le gouvernement s’active à apporter des innovations majeures dans la révision du code minier, selon M. Ponyo.
L’Avenir renseigne que, dans sa réponse aux préoccupations des députés, le Premier ministre a expliqué que le plan stratégique de réforme des finances publiques a fixé comme objectif, dans son volet réforme budgétaire, la restauration des critères de crédibilité et d’exhaustivité du budget. Ainsi, selon Matata Ponyo, le gouvernement travaille pour effectivement rendre le budget de l’Etat plus crédible afin qu’il couvre tous les champs des administrations et ait un contenu de qualité. Le journal souligne que le projet de budget a été envoyé à la commission économico-financière et de contrôle budgétaire pour un examen approfondi. La Référence Plus rappelle que le projet de budget soumis par le gouvernement se chiffre à 8 363 milliards de francs congolais (FC), dont 7 465 milliards de FC de budget général, 535 milliards de FC de budgets annexes et 362 milliards de FC de comptes spéciaux. Le Premier ministre a précisé que les recettes du budget général proviennent à 79% des ressources internes, soit 5 883 milliards de FC et à 21% des ressources extérieures, soit 1582 milliards de FC.
Pour sa part, Le Palmarès soutient que malgré la recevabilité du budget, Matata Ponyo reste sous haute surveillance. En effet, souligne le journal, «la recevabilité du projet de budget 2015 est loin de constituer un chèque en blanc accordé au Premier ministre qui doit se tenir sur ses gardes», car les élus du peuple ont désormais décidé de suivre tous les mouvements de l’exécution du budget. Comme l’explique le quotidien, «échaudée par les différents dérapages découverts, la représentation nationale veut redoubler de vigilance». Au cours des discussions de lundi dernier, les députés ont constaté et se sont bruyamment plaints «des dérapages fâcheux» dans l’exécution du budget. Ces dérapages, font remarquer les parlementaires, sont occasionnés sans l’avis de l’Assemblée nationale, qui demeure pourtant l’autorité budgétaire par excellence Dans son éditorial du jour, L’Observateur s’insurge contre «la fracture sociale» qui existerait entre les élus et le peuple. En effet, souligne le journal, au cours des débats sur le projet de budget 2015, les interventions des élus du peuple n’ont pas été à la hauteur des attentes. «Beaucoup de députés sont intervenus mais il a été constaté qu’ils ont été à côté de la plaque. Leurs propos n’ont été que des redites […] Au lieu de soulever des questions de fond qui touchent à la modernisation de la RDC, la plupart des députés ont voulu savoir pourquoi telle route ne passe pas par son village, pourquoi aucune école n’a été construite dans son secteur, et que sais-je encore ?» s’indigne l’éditorialiste qui ne peut contenir sa frustration car il s’empresse d’ajouter : «Nous n’avons entendu personne poser la problématique de la hauteur du budget national qui se chiffre à peine à 8 milliards de dollars américains pour un pays doté de scandaleuses potentialités naturelles, alors que l’Angola voisin qui ne dispose que de pétrole, de diamant et de bois […] a un budget de 80 milliards de dollars américains, soit dix fois plus que le nôtre».
«Nos honorables députés veulent que l’Etat fasse des miracles avec des moyens qu’il n’a pas. Le peuple congolais aurait été ravi et intéressé de suivre le débat si les intervenants formulaient des recommandations devant permettre au gouvernement de maximiser ses recettes. Pourtant ce ne sont pas les sujets qui manquent. Dans l’est du pays par exemple, la fraude minière a atteint le paroxysme. Des inciviques de tous bords se livrent au pillage des minerais au vu et au su des autorités qui sont censées réprimer ce genre d’actes répréhensibles. Que rapportent le coltan, la cassitérite, l’or, le pétrole du lac Albert, le tourisme dans le parc Virunga dans le Grand Kivu ?», s’interroge le quotidien qui ajoute : «Au Katanga, des véhicules pleins de cuivre, de cobalt et d’autres minerais traversent allégrement les postes frontaliers vers la Zambie aux dépens du Trésor public. A Kinshasa, en plein jour des tonnes de grumes sont transportées vers Matadi pour être exportées sans que les exploitants forestiers ne soient inquiétés, étant donné que pareille pratique est prohibée. Quel manque à gagner pour l’Etat ?», s’interroge une fois de plus l’éditorialiste