Sans grande surprise, le projet de budget 2015 a été déclaré recevable par une majorité écrasante. A défaut des merles qu’ils désiraient tant, les élus du peuple se sont contentés des grives. Le budget de la Rdc reste celui qui a été présenté et rien, dans les circonstances actuelles ne permet de rêver de miracle invoqué par plusieurs députés nationaux du haut de la tribune de l’Assemblée nationale.
Une première
Il y a certes beaucoup d’efforts à fournir dans la mobilisation des recettes. Mais, une note de grande satisfaction pour l’Exécutif congolais, pour la première fois en deux législatures, nul n’a vue cette fois les députés de l’Opposition prêcher pour le rejet du budget 2015.
C’était pourtant une tradition en vigueur à l’hémicycle jusqu’à ce lundi 10 octobre 2014. Très critiqués et incisifs contre le Premier ministre, tous les intervenants de l’Opposition se sont cantonnés aux remarques et autres suggestions. Il n’y a globalement eu personne pour appeler au rejet du projet budgétaire 2015. C’est une première dans les annales de la République.
Une première dans la mesure où par les budgets 2013 et 2014, Matata a essuyé la légendaire rebuffade de l’opposition. Ça a pratiquement été en solo que la Majorité a critiqué ces deux projets du budget tout en appelant de voter pour.
Le signal
L’adoption du projet de budget 2015 n’est cependant pas un chèque en blanc accordé au Premier ministre. Bien au contraire, Matata doit se tenir sur ses gardes.
Et pour cause. Les députés nationaux ont constaté, et s’en sont bruyamment plaint durant leurs interventions le lundi dernier, des dérapages fâcheux dans l’exécutif du budget. Ces dérapages, font remarquer les élus du peuple, sont occasionnés sans l’avis préalable de l’Assemblée nationale, autorité budgétaire par excellence.
Toujours sous ce même registre, la représentation nationale a constaté une série d’irrégularités dans la gestion des finances publiques au niveau du ministère des Finances. Bien entendu que la situation met aussi en cause la vice-primature en charge du Budget.
Il s’agit entre autres du mouvement des fonds destinés à l’Opposition, de la bourse d’étudiants, etc. La situation semble à ce point grave, qu’ne motion de défiance a été initiée contre Patrice Kitebi.
Ce dernier peut échapper à la guillotine, mais le signal n’en est pas moins donné. Suivant une complicité dont seule la scène politique congolaise détient le secret, Majorité et Opposition ont décidé de tenir désormais le Premier ministre à l’œil.
D’abord pour s’assurer désormais de l’exécution sans faille du budget sans dérapages non avalisés par la représentation nationale. Ensuite pour veiller à ce que le gouvernement intègre avec rapidité et sans délai les corrections, les remarques et suggestions de l’Assemblée nationale. Justement, les élus du peuple ont constaté que depuis 2006, le gouvernement ne s’est jamais approprié l’apport de l’Assemblée nationale aux différents projets de budgets.
LP