Le genre (ou gender en anglais) serait-il l’apanage des seules femmes ou concernerait-il également les hommes ? Et que renferme actuellement ce concept ? Ces interrogations sont à la base d’une « Formation des animateurs de base des principales confessions religieuses sur l’approche genre » ; une formation organisée dans le cadre du Programme Gouvernement/Unicef nommé : « Femmes et Hommes : progressons ensemble ». Les économistes sont formels : le développement d’un pays est essentiellement une question de mentalités et de tous, filles et garçons ; femmes et hommes indistinctement.
Dans le cas de la République Démocratique du Congo (RDC), plusieurs lourdeurs sociales et religieuses boquent la promotion de la jeune fille et de la femme. Convaincre la population de la RDC et aussi et surtout certains religieux de la nécessité de changer d’avis et de comportement et traiter la jeune fille et la femme sur le même pied d’égalité que le garçon et l’homme est un défi que les pouvoirs publics doivent absolument relever pour atteindre l’émergence du pays à l’an 2030, comme le souhaite le Gouvernement de la République. C’est le principal objectif de ce programme du gouvernement appuyé par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef).
Pour hâter ce changement de comportement et connaissant l’influence des religions au sein de l’opinion publique congolaise, cinq confessions religieuses ont été sélectionnées au début. Il s’agit de l’Eglise catholique, de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), des Eglises de Réveil au Congo (ERC), de l’Eglise kimbanguiste et de la Communauté islamique au Congo (COMICO). Au niveau de la Capitale, ces églises – après une mise à niveau appropriée de leurs délégués ou leurs points focaux pour ce programme – ont démarré cette formation des formateurs (ou des animateurs) sur le concept genre. Ces animateurs iront à leur tour dans les Communauté de base, les mouvements de jeunes filles ou garçons ; dans les associations des femmes etc. pour former et prêcher la bonne nouvelle du genre. C’est ainsi qu’hier, mardi 22 décembre 2015, à Matete, quartier Baboma 18 A, les formateurs de l’Eglise de Réveil au Congo (ERC), conduit par le Pasteur Moïse Tshibumbu, ont ouvert cette formation pour deux jours ; tandis que son collègue, le Pasteur Alfred Mbuta, de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) et son équipe avait déjà ouvert cette formation pour leurs animateurs le lundi 21 décembre 2015, dans une paroisse CBECO à Masina/Pascal, quartier 2 sur l’avenue Feshi n°4. Il leur est demandé – comme aux autres confessions religieuses – de former chacun une centaine d’animateurs de base pour la mise en œuvre de ce programme dans chaque district de Kinshasa : Tshangu, Mont Amba, Lukunga et Funa.ss
Femmes et hommes sont égaux sur le plan du droit et complémentaires
Prenant la parole à cette occasion, le pasteur Moïse Tshibumbu a précisé l’utilité de ce renforcement des capacités pour les animateurs des ERC, car lorsque Dieu a créé aussi bien l’Homme que la Femme. Pour lui, l’Homme et la Femme doivent comprendre qu’ils sont égaux devant leurs droits mais complémentaires ; et que chacun d’eux est appelé à jouer son rôle conformément à sa nature et aux capacités que le Créateur leur a données. Il a expliqué le fait que le concept « genre » n’est pas l’attribut des seules femmes mais concerne aussi les hommes. Un jour auparavant, le pasteur Alfred Mbuta : de l’ECC a aussi développé cette notion devant la centaine d’animateurs de base de Masina. Il a mis à profit cette occasion pour faire, ensemble avec l’assistance, une analyse de cette notion et, ensuite, l’amener à énumérer les rôles et fonctions réservés uniquement aux femmes ou aux hommes dans nos traditions ou religions. Cela a provoqué un débat houleux parmi les apprenants, discussions qui se sont poursuivis dans les ateliers organisés pour l’approfondissement du concept.
SAKAZ