Recevabilité de la requête de la RDC par la CADHP : "Nous allons tout droit vers la condamnation du Rwanda" (Samuel Mbemba)

Vendredi 27 juin 2025 - 16:29
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Le gouvernement salue une "victoire judiciaire" à la suite de la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) de se déclarer compétente et de juger recevable la requête de Kinshasa contre le Rwanda. La RDC accuse son voisin de violations massives des droits de l'homme sur son territoire.

Lors d'un point de presse tenu ce vendredi 27 juin 2025 au Palais de justice, le ministre de la Justice ad intérim, Samuel Mbemba, a exprimé sa conviction que cette décision mènera de manière inéluctable à l'examen du fond du dossier et, à terme, à la condamnation du Rwanda.

"Cette étape que nous venons de franchir préjuge dans une certaine mesure sur le fond. C'est-à-dire que si la requête de la République démocratique du Congo n'avait pas avancé des faits avérés, si ces faits ne pouvaient pas être connus par la Cour, cette requête allait être rejetée. Donc, nous allons tout droit vers la condamnation du Rwanda", a affirmé Samuel Mbemba.

Pour le ministre, cette décision revêt une double signification. Sur le plan national, il s'agit d'une première victoire judiciaire pour la RDC, qu'il attribue au "génie" et à l'ingéniosité" du président de la République.

"C'est depuis plus de 30 ans que le Rwanda sévit dans l'est de notre pays dans l'impunité totale.Il fallait donc qu'un homme arrive. Et c'est le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, avec son gouvernement conduit par la Première ministre Judith Suminwa", a-t-il souligné.

Sur le plan international, cette décision est perçue comme un pas positif vers le rétablissement de la confiance des États envers les institutions continentales, notamment la CADHP.

Au-delà des procédures judiciaires déjà engagées par Kinshasa contre Kigali devant d'autres instances comme la Cour de justice de l'EAC et la CPI, Samuel Mbemba s'est également félicité des efforts déployés par le gouvernement au cours de la dernière année, qui ont permis de paralyser des contentieux économiques impliquant des demandes de paiements exorbitants à la RDC.

À la suite de l'arrêt de la CADHP rendu jeudi dernier, le Rwanda dispose désormais de 90 jours pour présenter ses observations concernant les accusations de violation des droits des populations civiles dans l'est de la RDC. Si le Rwanda soumet ses observations, la RDC aura ensuite 45 jours pour y répliquer, selon les explications du ministre de la Justice ad intérim.

Merveil Molo