
Des milliers de tonnes de produits agricoles – notamment du cacao, du café et des bananes – sont désormais acheminées des villages du secteur de Ruwenzori, en territoire de Beni, vers les centres urbains. Ces zones, autrefois occupées par les rebelles des ADF, ont été pacifiées grâce à la collaboration entre l'armée nationale et l'armée ougandaise (UPDF).
Reportage

Après des années de fermeture et d'impraticabilité dues aux attaques répétées des rebelles d’Allied democratic forces (ADF), les routes de desserte agricole sont enfin en cours de réouverture. Cela permet aux agriculteurs de remettre leurs produits sur le marché.
Les routes délabrées en cours d'entretien
De Mutwanga en passant par Kabalwa jusqu'à Loselose, et de Halungupa jusqu'à Ntoma, des axes routiers qui ont connu plusieurs attaques des ADF dans le secteur précité, sont en plein entretien pour permettre l'évacuation des produits champêtres vers les milieux urbains dont Beni-ville, Butembo, Goma, Bunia, etc.
Cette initiative est saluée par des habitants en majorité des cultivateurs dont quelques-uns ont été abordés par le reporter de 7SUR7.CD dans la profondeur de Ntoma, ancien bastion des rebelles ADF.
"Nous saluons l'initiative de la réouverture des routes de désertes agricoles ici dans l'agglomération. Nous produisons beaucoup actuellement. Mais hélas, nous éprouvons des difficultés pour évacuer nos produits vers les centres urbains. Avec ces entretiens, bien que ce soit avec les attributaires, cela nous permettra d'utiliser des motos, petits véhicules et vélos pour faciliter l'évacuation sans problème. Que le gouvernement nous amène des investisseurs, surtout dans les secteurs agricoles qui restent le plus rentable ici", ont déclaré Samuel Judison et Kavira Alphonsine, habitants de Ntoma.
Des ponts jetés sur les cours d'eaux dangereux en construction
Le problème lié aux ponts qui malmène les agriculteurs va bientôt trouver des solutions. Sur la rivière Butau entre Halungupa et Ntoma, l'une de plus dangereuses dans l'agglomération, un géant pont est en cours de construction pour permettre la communication entre plusieurs villages.
Ce dernier, qui supportera 30 tonnes avec une longueur de 22 mètres, va désormais désenclaver l'entité et la traversée des véhicules et motos dans la tranquillité, a révélé l'ingénieur Silva Kakule du Conseil local cacao, café et autres produits agricoles pour le développement rural (CLC CPDR), une structure agricole qui facilite les travaux dudit pont en collaboration avec les agriculteurs.
"Dans un mois, ce pont sera achevé. Il sera le premier dans ce milieu purement agricole. Notre objectif est de désenclaver cette agglomération et permettre l'évacuation des produits champêtres de la paisible population en les enlevant à Ntoma, Tcb, Ceac, Kivauthu, Loselose, kidepo... actuellement sont des villages qui produisent beaucoup, mais les cultivateurs peinent à traverser la rivière Butau suite à l'absence d'un pont qui rassure", a-t-il expliqué au reporter de 7SUR7.CD.
Selon la même source, après l'achèvement de certains ponts, des véhicules pourraient entrer dans la profondeur des villages pour faciliter le transport des marchandises des agriculteurs.
Il sied de noter que plusieurs villages dans le secteur de Ruwenzori alimentent la ville de Beni et ses environs en produits champêtres. Néanmoins, les attaques répétitives des rebelles ADF les trois dernières années, ont été à la base de la fermeture et le délabrement très avancé des routes de désertes agricoles, surtout sur les tronçons Mutwanga-Kikingi, Mutwanga-Loselose et Halungupa-Ntoma. Aujourd'hui, dans ces villages, il s'observe une accalmie imposée par l'armée du pays et son allié, l'armée ougandaise.
Bantou Kapanza Son, à Beni