Kinshasa : Boshab relance la traque anti-Kuluna !

Mercredi 8 juin 2016 - 08:11

Un jour après le passage de Matata,  le  Premier Ministre,   au Sénat où il a annoncé l’intensification des patrouilles dans les quartiers chauds des principales villes de la RDC, le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur et  Sécurité, Evariste Boshab, a confirmé, hier mardi 7 juin, la poursuite de la traque contre les Kuluna sous une nouvelle dénomination. A Kinshasa, le général Kanyama établira un commandement opérationnel autonome avec des moyens humains, logistiques  ainsi qu’une infrastructure adéquate. Des juges seront sollicités pour la mise en œuvre des procédures de flagrance et la création des chambres spéciales des tribunaux pour enfant. Les choses iront vite, pour casser le mal à la racine.

A l’issue de chaque opération d’envergure, l’Inspection Générale de la Police nationale congolaise a reçu l’ordre de systématiser les évaluations. Une stratégie de communication inclusive sera conçue et mise en œuvre en vue d’une meilleure sensibilisation de la population. Des unités de police de proximité vont continuer à s’implanter sur l’ensemble du territoire national. Aussitôt qu’il y aura des cas avérés de dérapage, des enquêtes judiciaires seront immédiatement ouvertes. Pour le Gouvernement, la relance de la traque anti-Kuluna est une réponse appropriée à la demande de la population de Kinshasa qui réclame la poursuite de l’opération Likofi dans tous les quartiers de la capitale. Le Premier Ministre, Matata Ponyo, dans sa réponse au Sénateur Mokonda Bonza,  a reconnu que la sécurité à Kinshasa est principalement perturbée par la résurgence du phénomène Kuluna. Il rappelait, au passage, que l’opération Likofi menée en 2013 avait produit des résultats palpables. Son VPM de l’intérieur et Sécurité a ajouté que l’opération Likofi avait davantage cimenté la confiance entre la population et sa police, tant pis pour les accusations  hâtives et gratuites qui sont contredites par les faits. Evariste Boshab a noté, par contre,  l’adhésion totale de la population au travail réalisé avec professionnalisme par les forces de police. Il cite, également, le climat de paix et de tranquillité dans lequel se déroulait l’opération Likofi. Dans un style qu’il affectionne tant, Boshab lance : « Dans un aucun pays au monde, l’on n’a vu la population réinvestir les rues et les places publiques la nuit pendant le déroulement d’une vaste opération de lutte contre la criminalité urbaine. Ailleurs, quand la police traque les bandits violents, la population vit sous la peur et s’enferme ». Le VMP, faisant le bilan de l’opération Likofi, a souligné la reddition de certains Kuluna et leur orientation vers des formations professionnelles. Certains autres avaient fuit vers Brazzaville, le Bandundu, le Bas-Congo ou d’autres districts à l’intérieur de la ville de Kinshasa. Il n’a pas oublié d’insister sur l’arrestation des récalcitrants et l’organisation d’audiences foraines. Quant aux agents de police ayant commis des bavures en complicité avec les Kuluna, ils ont été arrêtés et poursuivis. Des Kuluna repentis de dernière heure se sont mis à solliciter l’intervention des hommes d’église pour négocier leur reddition.

Malheureusement, regrette Evariste Boshab, l’opération Likofi avait été vilipendée par des Ong locales qui proféraient des menaces et prononçaient des invectives à l’endroit du Gouvernement et des forces de l’ordre. Le VPM  est convaincu que les détracteurs de l’opération Likofi tenaient à mettre le Gouvernement en indélicatesse avec la population qui avait réclamé et continue de réclamer l’opération Likofi. Aujourd’hui, fait observer Boshab, la population qui avait soutenu intégralement l’opération Likofi, ne cesse de reprocher au Gouvernement d’avoir baissé les bras, au point que les Kuluna,  prétendument morts,  seraient de retour, à la manière sans doute de zombies. Conscient que l’action policière seule ne suffit pas, Boshab  annonce la mise sur pied d’un Cadre stratégique anti-Kuluna, qui prévoit la mobilisation des structures de réinsertion (Service national, INPP, Don Bosco, Centres d’accueil, etc.), et d’un Cadre de concertation pour des solutions durables qui regroupera l’Intérieur, la Justice, la Jeunesse, la Culture et sports, les Affaires sociales, le Genre et enfant, ainsi que la société civile, les confessions religieuses, les universités, etc.

Pourvu que cette fois-ci,  soit la bonne.

La Pros.