Les sept membres de l’Office national d’identification de la population (ONIP) de la RD Congo, notamment la présidente du Conseil d’administration Geneviève Inagosi ainsi que le directeur général Adolphe Lumanu et ses deux adjoints (Cyprien Metela et Judith Kisimba) devraient apprêter les listes des recensés avant les élections locales du 14 juin 2015.
L’ordonnance présidentielle du 15 octobre 2014 nomme également MM. Akingowa, Mpungu Lwamba et Kimvuli Bobo au sein de l’ONIP.
Les élections locales en 2015
« Je réaffirme la tenue prochaine des élections, conformément au calendrier arrêté par l’institution nationale compétente, à savoir la Commission électorale nationale indépendante », a déclaré le président Joseph Kabila Kabange le 25 septembre 2014 à la tribune de la 69ème session ordinaire des Nations Unies à New York (Etats-Unis).
Le 26 mai 2014, le président de la Ceni, l’Abbé Apollinaire Malumalu a publié le calendrier des élections urbaines, municipales et locales aux termes duquel « les conseillers des communes, des secteurs et des chefferies seront élus le 14 juin 2015 au scrutin direct ».
Le calendrier de la Ceni, qui s’étale sur 18 mois, a démarré avec l’accréditation des observateurs (du 10 juin au 9 juillet 2014) et se clôturera le 5 novembre 2015 avec l’installation des maires et des maires adjoints.
Entre autres activités, il prévoit « l’examen au parlement de l’annexe de la loi électorale portant répartition des sièges, l’audit externe du fichier électoral, le dépôt des candidatures, l’affichage des listes des électeurs par site et bureau de vote au moins un mois avant les élections municipales et locales ».
« Pour les conseillers urbains, les bourgmestres et chefs de secteurs, leurs élections sont prévues le 29 août 2015 au scrutin indirect. Toutes les villes de la RDC devront avoir de nouveaux maires et maires adjoints à l’issue d’un scrutin indirect programmé le15 octobre 2015. Toutes les dispositions sont prises pour que notre pays en sorte plus apaisé, plus uni et plus fort », a rassuré l’Abbé Malumalu.
Au moins 170 millions USD pour le recensement
«La planification de la politique du gouvernement devra être basée sur les statistiques permettant de connaître les besoins de la population et les questions relatives au bien-être social. Une planification efficace ne peut se faire que sur base des informations réelles de base sur notre population », avait expliqué la députée Jaynet Kabila lors de la plénière du 9 mai 2012 consacrée au vote du programme du gouvernement à l’Assemblée nationale.
Elle avait recommandé au Premier ministre Augustin Matata Ponyo d’«inclure le recensement de la population congolaise dans le programme de son gouvernement ».
« Le dernier recensement de la population date de 1984. Aujourd’hui, le gouvernement travaille sur base des estimations démographiques de la population qui varie entre 60 et 71 millions d’habitants », avait-elle déploré.
En marge de la Journée africaine des statistiques le 18 novembre 2010, le directeur de l’Institut supérieur des statiques(ISS) de Kinshasa avait évalué à « 170 millions USD le budget nécessaire pour organiser le recensement de la population congolaise ».
Le professeur Guillaume Muhindo avait suggéré au gouvernement de faire du recensement de la population une urgence pour le développement du pays.
«C’est très important qu’on organise ce recensement. On ne sait pas mettre un territoire en valeur si l’on ne connaît pas le nombre des ses habitants, ses besoins, ce qu’ils produisent, les marchés d’évacuation des produits », avait-il soutenu.
En novembre 2012, le professeur Dénis Nzita, coordonnateur national du Bureau central du recensement avait plaidé devant les députés nationaux pour « le déblocage par le gouvernement d’un fonds de 142, 9 millions USD nécessaires à l’organisation, sur une période de trois ans, d’un nouveau recensement de la population congolaise ».
« Il s’agit d’actualiser certaines données démographiques exigées pour la planification du développement. Car, le manque de statistiques fiables constitue un grand handicap qui empêche de connaître la proportion des personnes qui vivent dans des maisons en matériaux durables, de celles qui vivent encore dans des maisons en paille, ou encore des personnes qui n’ont pas accès aux infrastructures de santé, d’éducation, à l’eau potable et à l’électricité», avait-il souligné.
Il y a quelques mois, le chargé du programme de planning familial au Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP)/RDC, Dr Théophile Nemuandjare Mua Bukongo avait annoncé que son agence était disposée à « mettre à la disposition du gouvernement 13 millions USD pour organiser un recensement de la population ».
Un premier recensement pilote promis en 2010
Olivier Kamitatu, alors ministre du Plan en 2009, avait annoncé que « le gouvernement congolais a décidé de procéder à un recensement de la population à partir de 2010 ; cette opération va coûter près de 170 millions USD, dont plus de 60% viendront de l’apport des partenaires étrangers et est confiée à l’Institut national des statistiques sous la supervision du ministère du Plan ».
«Il est clair que nous souhaitons maintenant avoir des données fiables pour la reconstruction de notre pays. C’est comme ça que nous avons décidé effectivement de nous engager sur le deuxième recensement scientifique de la population après celui de 1984. Nous avons déjà bien entendu une phase préparatoire qui va aboutir en 2010 à un premier recensement pilote qui nous donnera déjà des résultats très intéressants à partir de juin – juillet 2010 et le recensement général se fera en 2011 », avait précisé Olivier Kamitatu.
Bien plus, « le gouvernement congolais va participer pendant les deux prochaines années à une hauteur qui devrait avoisiner 30 millions USD ».
« Et nous allons mettre en place tous les éléments d’un plaidoyer international, puisque nous savons que cette opération devrait coûter plus ou moins 170 millions de dollars américains», avait insisté le ministre du Plan.