Il faut se méfier du chat qui dort. Depuis la publication de la lettre des Evêques adressée aux fidèles catholiques et aux hommes de bonne volonté en rapport avec les tentatives de tripatouillage de la Constitution, l’Eglise catholique et ses Evêques sont l’objet de nombreuses attaques dans les médias publics et privés. Les auteurs de ces campagnes de dénigrement et de déstabilisation de l’Institution qu’ils dirigent, sont comme par hasard des responsables politiques qui militent pour la révision ou le changement de la Constitution dans notre pays alors même que le contexte ne s’y prête pas.
Dans ce dossier de la Constitution, les Catholiques ne sont pas seuls à réagir. Depuis des mois, les téléspectateurs des différentes chaînes de télévision reçoivent dans leurs salons des visites répétées des pasteurs des églises dites de réveil qui leur récitent des versets qui militeraient en faveur du changement de la loi fondamentale du pays. Un pasteur bien connu dans les cercle politique de Kinshasa est allé même jusqu’à affirmer que la Constitution actuelle n’est pas d’essence chrétienne et devrait donc laisser la place à une nouvelle loi fondamentale basée sur la Bible.
Tous ces hommes parlent au vu et au su de tout le monde. Personne ne les inquiète. Ben au contraire, on les encense et on les présente comme des bons patriotes.
Il a donc suffi qu’un autre son de clôche soit émis pour que les planificateurs des massacres sortent de leurs tanières. On a compris : le Congo n’est pas encore devenu une République Démocratique où tous les citoyens ont le droit de penser, de s’exprimer et d’analyser les problèmes qui se posent dans la collectivité. Bien que manifestement majoritaires, ceux qui pensent qu’on ne peut pas changer une Constitution comme on change de chemises c’est-à-dire accorder la loi fondamentale aux caprices de ceux qui dirigent, eh bien ceux-là, doivent être jetés aux gémonies.
Il faut refonder la République pour que les citoyens retrouvent le sens du respect des lois et du prochain.
En réagissant avec fermeté contre la barbarie qui vient d’ensanglater la cité de Lodja au Sankuru, les Evêques ont voulu donner une leçon de démocratie à tous ceux qui croient à tort que la loi du plus fort est toujours la meilleure.
On n’est pas fort parce qu’on use de la kalatchnikov. On n’est pas fort parce qu’on arme des «pombas» et des «kuluna». On est fort parce qu’on cultive les règles intangibles de la liberté, de la pluralité d’opnions et de l’expression d’idées novatrices. On est fort parce qu’on accepte la contradiction comme gage du développement. On est fort parce qu’on respecte tout simplement la loi et qu’on ne la change pas au gré de sa fantaisie.
Castro