La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) est également en colère mais pas pour les mêmes motifs que l’éditorialiste cité ci-haut. En effet, comme le souligne Le Potentiel, les évêques sont outrés par les violences faites, dimanche 12 octobre, aux ecclésiastiques dans deux paroisses de Lodja, au Kasaï oriental, et dénoncent une manipulation dont l’objectif serait inavoué. Dans une mise au point publiée dans la presse, la CENCO précise qu’il n’est pas question pour le clergé de faire de la politique mais de prendre position sur une question qui en appelle à un débat républicain. «La constitution de la République garantit la liberté d’expression
comme un droit inviolable reconnu à tout citoyen. La diversité d’opinion construit la démocratie, tandis que la violence ne peut en aucun cas contribuer à l’édification de la société », rappelle l’église. «La CENCO entend également fixer l’opinion sur le fait qu’il n’y a pas de soulèvement d’une partie des fidèles catholiques contre la hiérarchie de l’Eglise, mais bien une manipulation de quelques jeunes non catholiques à des fins inavouées », précise le clergé.
Forum des As indique également que, se basant sur la liberté d’opinion garantie par la constitution comme un droit inviolable reconnu à tout citoyen, la CENCO en appelle à un débat d’idées serein, constructif et respectueux des personnes, en lieu et place des actes de violence enregistrés à Lodja, au Kasaï oriental. Le Phare reprend également le communiqué publié au nom de la CENCO par son secrétaire général, l’abbé Léonard Santédi, et souligne qu’«en donnant leur position au sujet de la révision ou non des articles verrouillés de la constitution, les évêques catholiques, en tant que pasteurs et citoyens congolais, ne se mêlent pas de la politique mais ils exercent leur droit et leur mission prophétiques de veilleurs et d’éveilleurs des consciences». Les évêques condamnent donc les actes d’agressions et de barbarie commis à Lodja et saisissent les autorités publiques compétentes pour que soit garantie la sécurité des prêtres, des religieux et religieuses, des agents pastoraux, ainsi que des lieux de culte.
Le journal souligne qu’ «en réagissant ainsi avec fermeté contre la barbarie qui vient d’ensanglanter Lodja, les évêques ont voulu donner une belle leçon de démocratie à tous ceux qui croient que la loi du plus fort est toujours la meilleure». Le quotidien rapporte aussi que la Voix des sans voix (VSV) cite des noms et précise que les auteurs des incidents graves survenus à Lodja sont des membres de la Majorité présidentielle. «C’est de la barbarie d’un autre âge, perpétrée par des individus parfaitement identifiés et complètement étrangers à l’église catholique romaine. Ces hommes, tous membres de la majorité présidentielle, ont agressé physiquement des prêtres et des religieuses, leur infligeant des blessures insupportables. Ils ont agi ainsi, révèle la VSV, parce qu’ils sont sûrs de ne jamais être inquiétés», souligne le quotidien