Le président de la République, Félix Tshisekedi, a haussé le ton, vendredi, lors de la 44ᵉ réunion du Conseil des ministres. Face à la persistance des tensions politiques dans plusieurs provinces, le chef de l’État a dénoncé des dérives « graves » qui, selon lui, compromettent le fonctionnement régulier de l’État.
Le président a d’abord salué les efforts du Gouvernement, à travers le vice-premier ministre de l’Intérieur, qui ont permis la signature d’un Acte d'engagement entre les présidents des Assemblées provinciales, les membres de leurs bureaux et les gouverneurs. Cet engagement instaure un moratoire sur les motions de défiance contre les exécutifs provinciaux.
Mais malgré cette avancée, la situation continue de se détériorer.
Félix Tshisekedi a affirmé avoir reçu « des informations concordantes » faisant état de « manœuvres de déstabilisation orchestrées depuis Kinshasa par certains leaders politiques ou autorités morales », accusés de manipuler des élus provinciaux pour servir des intérêts partisans.
« Cela doit cesser immédiatement. Des mesures exemplaires seront prises contre tous ceux qui s’adonneraient à l’organisation, au financement ou à l’incitation à la déstabilisation des institutions, conformément aux lois de la République », a-t-il prévenu.
Le chef de l’État a ajouté : « la République ne peut tolérer que des ambitions personnelles ou des calculs politiciens prennent en otage la gouvernance provinciale et, au-delà, le pays. Les institutions provinciales ne doivent plus être instrumentalisées comme espaces de marchandage ou de pression entre acteurs politiques ».
Dans cette optique, le président a instruit le vice-premier ministre de l’Intérieur et les services de sécurité de renforcer la surveillance et les mécanismes d’alerte, afin de détecter et neutraliser toute tentative d’ingérence, tout en veillant au respect des droits démocratiques.
Les présidents des partis et regroupements politiques sont, eux, appelés à recadrer les membres impliqués dans ces pratiques et à garantir une discipline stricte au sein de leurs formations. Il a aussi invité les députés provinciaux à respecter la constitution, les lois du pays et l’Acte d'engagement (de l'Union sacrée de la Nation) qu’ils ont eux-mêmes signé.
Sur le plan politique, Félix Tshisekedi a rappelé avoir réuni, le 8 novembre, à Kinshasa, les chefs des partis et regroupements de l’Union sacrée pour leur rappeler leur responsabilité dans la stabilisation des institutions.
MD