Les inondations et difficultés d'accès à l’eau potable favorisent l’éclosion du choléra à Kinshasa (MSF)

Mardi 15 juillet 2025 - 10:03
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L’association humanitaire internationale Médecins Sans Frontières(MSF) a organisé, lundi 14 juillet 2025, une visite de son Unité de Traitement de Choléra (UTC), installée dans la zone de santé Limete, au quartier Pakadjuma, à Kinshasa. 

Selon le Dr Devos Kabemba, chef de zone de santé de Limete, c’est à la suite des inondations, de la situation défectueuse des établissements et des  problèmes liés à l’eau potable qu’il y a eu l’éclosion de l'épidémie de choléra.

« Pour la zone de santé de Limete, il y a eu 355 cas suspects, 314 confirmés et une vingtaine de morts. Le choléra est une épidémie qui fait des ravages à Kinshasa. Nous avons organisé la riposte avec une coordination qui est chapeautée par la bourgmestre sous le conseil du médecin-chef de zone. Nous avons aussi mis en place quelques commissions, dont la Surveillance qui s’occupe des alertes, et à partir de ces alertes, nous envoyons des équipes pour aller investiguer des cas. Après l’investigation, les équipes nous reviennent avec les validations. Lorsque les cas s’avèrent vraiment confirmés, nous les envoyons chez nos amis de l’INRB pour le prélèvement. Sur place, nous faisons les textes de diagnostic rapide. Lorsque les cas s’avèrent positifs, nous essayons de faire une petite évaluation rapide, on voit dans quel état se trouvent les malades. Si le malade est du  plan C, nous l’acheminons directement pour une bonne prise en charge », a-t-il indiqué. 

Pour le Dr Devos Kabemba, le défi est d’arrêter la chaîne de transmission à travers les équipes de surveillance, de communication et de prise en charge. 

« Nous sommes en train de faire des efforts avec les prestataires et partenaires. Nous travaillons ensemble. S’il y a une bonne prise en charge, les patients prennent au moins 2 jours pour se rétablir », a-t-il ajouté. 

Une habitante de Pakadjuma, guérie après deux jours d’hospitalisation, a indiqué avoir contracté le choléra parce qu'elle vivait dans un environnement insalubre et mangeait sans se laver les mains. 

« C’était un mardi vers 03 h du matin, je vomissais et vers 04h, je faisais de fortes et la  diarrhée. J’avais pris un calmant, mais ça n’allait toujours pas. Vers 05h, j’ai appelé la responsable des activités médicales de Pakadjuma qui m’a emmené ici. On me perfusait et me donnait des sérums pendant le traitement. Après deux jours de traitement, mes vomissements et diarrhées s’étaient estompés.Je sais que le Choléra existe. Si je l’ai attrapé c’est à cause de mon environnement qui n’est pas assez propre, et aussi par ce que je mange souvent sans me laver les mains », a-t-elle témoigné. 

Le Centre de Traitement de Choléra existe depuis 2011. C’est depuis presque 3 semaines que l’équipe de Médecins Sans Frontières est de retour pour apporter main forte au ministère de la Santé qui avait lancé une alerte sur l’épidémie à Kinshasa. 

La moyenne des cas d’hospitalisation dans cette zone de santé tourne autour de 10 personnes par jour. Actuellement, il y a 22 personnes hospitalisées.

Dans l’ensemble du pays, MSF se trouve dans les provinces de Kinshasa, du Nord et Sud Kivu, ainsi qu’au grand Katanga. Depuis le début de l’année, il y a environ 10 000 patients atteints du Choléra déjà pris en charge par MSF. 

Pour faire face à cette épidémie, Médecins Sans Frontières invite les congolais à vivre dans un environnement sain pour vaincre cette épidémie.

Linda Lusonso

 

AfroPari Juillet 2025