Conformément aux dispositions de la Loi n°08/010 du 07 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du Portefeuille de l’État, et celles du Décret n° 013/055 du 13 décembre 2013 portant statut des mandataires publics dans les entreprises du Portefeuille de l’État, les mandataires des entreprises de l’État ont signé, au cours d’une cérémonie ce mercredi 24 juillet, les contrats de mandat avec le gouvernement congolais, à travers le ministère du Portefeuille.
Dans son allocution à cette occasion, le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa a souligné que cet acte matérialise la volonté exprimée par le chef de l’État de replacer les entreprises du portefeuille au cœur du développement économique et social du pays.
Rappelant que les entreprises du portefeuille de l’État sont la colonne vertébrale de l’économie du pays et devraient permettre de contribuer substantiellement à la croissance et à la diversification de l’économie du pays, au développement social, à la création d’emplois et au budget de l’État, Jean-Lucien Bussa a souligné la nécessité de bannir les mauvaises pratiques dans la gestion de celles-ci.
« L’importance et la diversité des secteurs qu’elles couvrent démontrent l’intérêt, le rôle et la place de ces dernières dans la chaîne de production, de transformation, d’approvisionnement et de distribution des biens et services nécessaires à l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Pour rappel, l’État actionnaire détient des actions et dispose d’un patrimoine important dans les secteurs minier, des ressources hydrauliques et électricités, de transports et voies de communication, des finances, de l’Agriculture, de l’industrie, des Postes et télécommunications, et des autres services. Les immenses potentialités dont le pays dispose dans ces différents secteurs tardent, depuis plusieurs décennies, à être transformées en véritables richesses à cause, entre autres des contraintes structurelles et en particulier de la mauvaise gouvernance, l’absence criante de la culture de gestion axée sur les résultats et le manque de suivi et évaluation, avec à la clé l’absence de la sanction positive ou négative selon le cas », a-t-il dit.
Le ministre du Portefeuille a fait savoir que les rapports en sa possession confirment la persistance de cet état des choses, et que les problèmes de gouvernance, comme celui de la gestion, demeurent préoccupants, et les cas sont « légions ».
En vue de changer la trajectoire, a-t-il dit, il devient impérieux, dans un premier temps, comme l’a indiqué président de la République, et en attendant des mesures qui vont suivre en vue de l’amélioration de performance des entreprises du portefeuille de l’État, de procéder à la signature de contrat de mandat en présence de la première ministre, cheffe du Gouvernement.
« La signature de contrat de mandat de ce jour amorce un processus dont les directives assignées vous amèneront à renforcer la bonne gouvernance, à améliorer la gestion des entreprises que vous dirigez, à les inscrire dans la dynamique de production des biens et services, à créer et à redistribuer la richesse. Vous êtes donc appelés à moderniser les outils de gestion et à assurer la transformation digitale et de se doter des nouveaux modèles économiques susceptibles de faire jouer aux entreprises du portefeuille de l’État leur véritable rôle en tant qu’épine dorsale de l’économie congolaise », a-t-il souligné.
Ce contrat de mandat, à l’en croire, les oblige en tant que gouvernement à accompagner de façon volontariste et efficace ce pan important de l’économie contrôlé par l’État.
C’est dans ce cadre, a-t-il dit, que s’inscrivent les mesures prises par le Gouvernement en faveur des entreprises du portefeuille, des établissements et services publics, lors de sa réunion du vendredi 19 juillet 2024, relatives à :
➢ la sécurisation des entreprises publiques et établissements publics face aux saisies abusives et démesurées de leurs avoirs dans les banques ;
➢ la nécessité d’équilibrer la conquête des marchés nationaux par les entreprises du portefeuille de l’État, les établissements et services publics, en vue d’optimiser leurs opérations et d'augmenter les parts de marché dans leurs secteurs d’activités respectifs ;
➢ la mise en place d’une commission, qui est à pied d’œuvre au sein de mon ministère, pour proposer des mesures d’assainissement de l’endettement des entreprises du portefeuille de l’État et des établissements et services publics.
Pour sa part, la première ministre Judith Suminwa a soutenu que cet acte augure une nouvelle dynamique dans la mise en œuvre du Programme de Gouvernement qui matérialise la vision stratégique pour le développement économique, social et politique de la République Démocratique du Congo, volonté de président Tshisekedi, qui sous-tend un rôle actif des entreprises du Portefeuille en vue de la relance et la diversification de l'économie.
« […], le président de la République a préconisé la réalisation des diagnostics et la mise en place d'un nouveau modèle d'évaluation des performances des entreprises ainsi que des mandataires publics à travers des contrats de performance adaptés à la situation technique, opérationnelle, organisationnelle et financière des entreprises sous leur responsabilité, ainsi qu'aux réalités spécifiques des secteurs d'activités dans lesquels ces dernières opèrent », a-t-elle déclaré.
Dans ses dires, Judith Suminwa a salué la « diligence » du ministre du Portefeuille qui a intégré dans son activité la précaution qu'il y avait de trouver un point d'impact entre la vision du Chef de l'État de redynamiser les unités de production du Portefeuille de l'État, pour en faire le levier de la relance économique du pays et la nécessité d'encadrer, conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur, la relation entre le mandant et les mandataires publics au sein desdites entreprises.
« Ceci oblige les mandataires à définir, de manière pointue, la mise en place d'une nouvelle approche basée sur la redevabilité et sur l'obligation des résultats », a indiqué la première ministre.
Elle a également invité tous les mandataires à conformer « scrupuleusement » aux instructions et directives qui y ressortent afin d'agir en toute responsabilité et abnégation, dans l'intérêt des sociétés sous leur direction. Judith Suminwa leur a aussi demandé à investir dans la recherche et les innovations dans le but de rentabiliser les sociétés du portefeuille.
La première ministre a réitéré la détermination du gouvernement de tirer profit de son investissement et encourager à cette même occasion les mandataires qui s'engagent ce jour à rester attentifs à l'évolution, non seulement de la technologie telle que l'impose la nouvelle révolution de l'intelligence artificielle pour booster l’économie du pays, mais aussi s'inscrire dans une approche qui prenne en compte les questions environnementales pour assurer au pays un développement durable.
Christian Dimanyayi