Politique

L’histoire va-t-elle se répéter encore une fois en RDC ?

A quelques jours de l’ouverture officielle du dialogue politique, le ton se durcit dans le camp du Rassemblement.

Déjà, Tshisekedi et ses principaux alliés s’en tiennent, jusqu’ici,  à leurs   préalables, devenus presqu’irréductibles.  Ainsi, la dernière vague de prisonniers libérés de l’emprise de leurs geôliers, au terme d’une décision des autorités congolaises allant dans le sens de la décrispation politique, n’a-t-elle toujours  pas  étanché  leur  soif.

Par conséquent, Etienne Tshisekedi et ses pairs appellent à " une mobilisation active autour des actions de résistance pacifique décrétées à partir de ce jeudi 1er septembre 2016 ".

C’était il y a trois mois, dans le salon d’un hôtel de Brazzaville. Tapi au fond d’un fauteuil trop grand pour lui, Edem, né Édouard Kodjo, 78 ans, égrenait les aléas de ce qu’il qualifiait lui-même de « mission impossible ». Autant d’obstacles que ce féru de théologie comparait, sourire en coin, aux stations du Christ le long de son chemin de croix. « Les Congolais de RDC ont une extraordinaire capacité à dire en public le contraire de ce qu’ils vous ont confié en privé, soupirait-il. Alors, forcément, je suis parfois un peu perdu. » Vraiment ?

Le président de l'Unafec Gabriel Kyungu n'a pas pu tenir son meeting le lundi 29 août à Lubumbashi dans la commune de la Kenya. Les militants ont été dispersés par la police déployée en grand nombre dans cette contrée. La population a réagi par des jets de pierres. Elle scandait des quolibets à l'endroit du pouvoir. «Yo voisin mandat yako inahisa» chantait-il. Traduction: Voisin (Kabila) ton mandat est fini. Les forces de l'ordre ont répliqué avec des tirs de sommation et des tirs de gaz lacrymogènes selon des témoins sur place. Le meeting n'a finalement plus eu lieu.

Les consultations se poursuivent entre le Rassemblement et la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Lundi 29 août, les deux parties on fait le point sur la crise politique. Selon le G7 Christophe Lutundula, « il n'y a pas d'éléments nouveaux qui nous permettent d'avancer dans le sens souhaité par le peuple congolais» a-t-il déclaré au sortir de l'audience avec la Cenco. D'ici jeudi 1er septembre, on ne doit donc pas s'attendre à la participation du G7 au Dialogue. Les préalables n'ayant pas été rencontrés, le Dialogue se fera sans eux.

Voilà près d'un mois que le «pasteur» controversé Makolo Kotambola a été viré du cabinet d'Evariste Boshab, vice-premier ministre en charge de l'Intérieur et Sécurité. La nouvelle avait fait grand bruit dans le microcosme politique. Les raisons de ce divorce politique restent floues. Elles cacheraient une lutte entre deux monstres politiques de la MP: Evariste Boshab et Matata Ponyo. Les deux personnalités s'épient mutuellement. 7SUR7.CD a mené cette petite enquête pour savoir ce que cache réellement le limogeage de Makolo Kotambola.

Le dialogue devrait démarrer en principe ce jeudi 1er septembre 2016 à Kinshasa, avec un format de 200 participants, dont 68 de la Majorité Présidentielle, 68 de l’Opposition, 39 de la Société Civile et 25 personnalités à désigner par le Facilitateur, Edem Kodjo. Ce forum devrait durer 15 jours.

Edem Kodjo, facilitateur de l’Union africaine au dialogue politique national, a réussi le premier round de sa mission. Tout est mis en œuvre pour boucler le dialogue avant le 19 septembre prochain; date du début du « préavis » lancé par Etienne Tshisekedi et son « Rassemblement».   Dans un climat tendu - le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement lui ayant définitivement tourné le dos - Edem Kodjo est parvenu, malgré tout, à clôturer, samedi dernier à Béatrice Hôtel, les travaux du Comité préparatoire du dialogue.