L'état se resserre sur les gardes de la Première ministre, Judith Suminwa, impliqués dans l'affaire du meurtre du roulage Fiston Kabeya Senda survenu à Kinshasa. Les résultats de l'autopsie confirment que ce dernier a été tué à la suite de coups reçus à la tête qui ont causé une hémorragie cérébrale.
C'est le greffier de la Cour militaire de Kinshasa/Gombe qui a lu le rapport médical au cours de l'audience de ce jeudi 8 mai 2025. Il a affirmé que les médecins ont trouvé comme cause de la mort du policier Fiston Kabeya le traumatisme crânien.
« Examen interne ou nécropsie = autopsie. Interprétation des faits : Traumatisme crano-encéphalique... l'onde de choc a occasionné une fracture de la boîte crânienne et une hémorragie cérébrale... Ces résultats montrent que M. Fiston Kabeya avait reçu des coups sur la tête dans des circonstances qu'il faudra bien élucider lors d'une reconstitution à la faveur d'une descente sur le lieu où il est censé avoir trouvé la mort ou la scène de crime », a-t-il déclaré.
Réagissant à ce rapport médical, l'officier du ministère public a relevé qu'il corrobore les témoignages faits par Tambwe Kazadi Félix et Mutombo Ilunga, les deux policiers qui ont assisté à l'interpellation brutale de Fiston Kabeya par les gardes de la Première ministre, Judith Suminwa.
« Il n'y a pas de doute, M. le président, que cette mort, la mort de Fiston Kabeya est survenue à la suite des coups lui administrés dans les circonstances de son arrestation. Et cela ne fait l'ombre d'aucun doute. Ce sont des preuves tangibles et irréfutables. Je me pose la question si après cette lecture, la défense aura encore un mot à dire . Je crois qu'il n'y aura plus de débat, M. le président, parce que ce rapport d'expertise médicale est tellement éloquent que la défense n'a qu'à fermer la bouche. Je ne vois pas ce qu'elle va inventer. Nous avons non seulement ce rapport, mais aussi le rapport médical et les aveux des deux prévenus », a-t-il indiqué.
Ce procès avait été suspendu le 16 avril, en attendant les résultats de l'autopsie. Maintenant que ces résultats sont disponibles, la Cour militaire va poursuivre son instruction au fond.
Au total, 7 membres de la garde de la Première ministre sont jugés devant la Cour militaire dans le cadre de ce procès. Il s'agit du commissaire supérieur adjoint Olivier Kanza Dunia, chef de la sécurité de la cheffe du gouvernement, du commissaire supérieur adjoint Banga Ngajole, du sous-commissaire Michel Yalala, du sous-commissaire adjoint Mangela Mbendau, du sous-commissaire Adjoint Libendele Kayindu, du
brigadier en chef Sangwa Mulangi et de l'agent de police Theo Kabongo. Ils sont poursuivis pour homicide préterintentionnel et violation de consignes.
Rappelons que le roulage Fiston Kabeya Senda et son coéquipier régulaient la circulation, la journée du 25 mars 2025, lorsqu'ils ont vu le cortège de la Première ministre arriver. Après le passage du cortège, les gardes de la Première ministre, sous la conduite de leur chef, le major Dunia, sont revenus sur le lieu et ont arrêté Fiston Kabeya Senda, sous prétexte qu'il aurait bloqué expressément la circulation et proféré des injures contre la Première ministre. Ils vont l'acheminer à une destination inconnue, bien avant de retrouver son corps sans vie à l'auditorat. Selon les gardes de la Première ministre, c'est là où il a été acheminé immédiatement après son arrestation.
ODN