
Le projet inclusion numérique pour une agriculture intelligente et équitable face au climat via la plateforme numérique « AgriTech Moloni » a été lancé, mercredi, à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
Ce projet mis en place par Humundi, Kadea et Vodacom et financé par Enabel (Agence belge de développement) à travers le programme Digital and Green Innovation avec l'appui de l'Union européenne, vise à doter les agriculteurs congolais des outils numériques fournissant des informations dont ils ont besoin pour « mieux produire, mieux vendre et mieux anticiper les aléas climatiques ».
Les informations que va livrer la plateforme AgriTech Moloni aux agriculteurs, a expliqué Junior Gangele, directeur technique à Kadea, sont liées au climat et aux prix du marché.
« J'ai présenté AgriTech Moloni qui est une plateforme qui va permettre aux producteurs, donc les agriculteurs, de recevoir les bonnes informations sur la météo et les prix du marché afin d'optimiser à la fois leur production et de leur permettre d'avoir un impact sur leurs revenus. Parce que le but ici, c'est qu'avec ce contexte de climat qui est changeant et l'opacité qui existe dans le marché où ces acteurs n'ont pas forcément les informations ou la connectivité pour avoir ces informations, on vient combler ce gap-là avec l'aide des partenaires comme Vodacom, l'INERA qui sont ces partenaires techniques qui vont permettre de donner de bonnes informations et permettre la connectivité pour augmenter la productivité des agriculteurs », a-t-il indiqué.
Pour la mise en œuvre de ce projet, un partenariat « solide » entre Vodacom, Kadea, Humundi, la Coopérative des producteurs agricoles du Congo (COPACO-PRP), la Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC), la Fédération des paysans producteurs agricoles de Kinshasa (FEPPAKIN) et l'Institut national pour l'étude et la recherche agronomique (INERA) a été noué.
- Vodacom et Kadea assurent le développement et la maintenance de la plateforme numérique
Moloni, en garantissant son accessibilité aux producteurs, même dans les zones rurales ;
- Humundi pilote la mise en œuvre du projet en intégrant les technologies au sein des
communautés agricoles ;
- COPACO-PRP, CONAPAC (FEPPAKIN) mobilisent leurs vastes réseaux de producteurs pour faciliter la collecte des données et la formation des agriculteurs à l'utilisation des outils
numériques ;
- INERA, avec le soutien de l’université de Liège, renforce l’analyse et la diffusion
d’informations agro-climatiques en déployant deux nouvelles stations météorologiques pour
fournir des prévisions adaptées aux réalités locales.
Le gouvernement de la République, à travers les ministères de l'Agriculture et du Numérique, accompagne ce projet. Pour l'ingénieur Mamba Mamba Damas, secrétaire général du ministère du Numérique, c'est une "grande" initiative pour développer une agriculture moderne en RDC.
« Mes impressions sont bonnes puisque c'est parmi les rares initiatives qui répondent aujourd'hui à l'agriculture moderne. Si vous voulez compétir, il faut avoir des informations à temps réel et le temps réel, c'est la technologie novatrice basée sur le numérique qui permet d'avoir les informations à temps réel. Puisque l'agriculture souffre de manque de traçabilité et d'informations à même de jouer la prévention. Alors si on ne sait pas prévenir, on a un retard sur les autres, on ne sait pas faire la compétition dans le monde agricole. Donc, aujourd'hui, c'est une grande initiative que la presse doit accompagner par la vulgarisation, dans l'intégration et dans la mobilisation des ressources parce que ça demande beaucoup de ressources », a-t-il déclaré.
Notons que d'ici 2026, AgriTech Moloni veut améliorer la plateforme Moloni en intégrant des recommandations agricoles personnalisées basées sur les conditions climatiques locales, créer une fonctionnalité « marchés » pour permettre aux agriculteurs d’avoir une transparence accrue sur les prix des produits agricoles, renforcer la capacité de l’INERA à analyser et diffuser des données agro-climatiques stratégiques, grâce à l’expertise scientifique de l’Université de Liège et former 10.000 agriculteurs, dont 60 % de femmes, aux pratiques agricoles durables et à l’utilisation des outils numériques, avec un objectif de 25 % d’adoption active de la plateforme.
Prince Mayiro