Procès APUKIN : Le verdict attendu au plus tard le 29 décembre

Mardi 20 décembre 2022 - 15:53
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"Après avoir donné la parole à toutes les parties, le Tribunal  s'estime suffisamment éclairé et clot le débat. Il prend la cause en délibéré pour se prononcer au plus tard le 29 décembre 2022". 

C'est en ces termes que le juge du Tribunal de Grande Instance de Matete a conclu, à l'audience de ce lundi 19 décembre, l'analyse au fond du procès sur l'usurpation de pouvoir et détournement des fonds opposant quelques membres de l'Association des professeurs de l'Université de Kinshasa (APUKIN).

Ce procès qui a démarré au mois de février dernier tire son origine de la plainte déposée par le professeur David Lubo contre le professeur Antoine Kitombole, pour usurpation de pouvoir,  les deux prétendant être présidents de l'APUKIN. L'autre volet de cette affaire est la plainte du même professeur Lubo, contre le professeur Mathieu Bokolo, accusé de détournement des fonds de l'APUKIN, alors président de ce grand syndicat des professeurs de l'UNIKIN.

A l'audience de ce lundi 19 décembre, les avocats du professeur Antoine Kitombole ont avant tout démantelé le libellé de l'infraction mise à charge de leur client. A les en croire, il est hors de question de parler de l'infraction d'usurpation étant donné qu'il s'agit d'une affaire qui concerne une association privée. 

Ces conseils ont aussi démontré que c'est bel et bien le professeur Antoine Kitombole qui est le président régulièrement élu de l'APUKIN. Ils ont fait voir aux juges que l'élection qui a conduit au vote du professeur Lubo est irrégulière pour plusieurs raisons. 

"Nous avons aujourd'hui entendu le ministère public lire la loi de manière tronquée. Je lui ai donné lecture exacte de l'article 123 du Code pénal livre II tel qu'il est libellé par le législateur. Il parle de fonctionnaire public ou de personne qui se serait attribuer faussement la qualité de fonctionnaire", a déclaré Me Mpoyi  Kamulayi, avocat du professeur Kitoko.

Et à ce juriste d'ajouter : "Le professeur Kitombole est certes un agent de l'Etat. Mais ce n'est pas de cela qu'il est question. Il est poursuivi pour sa qualité de président de l'APUKIN, une association privée. C'est vainement que nos adversaires, avec le ministère public en premier, l'ont accusé. Nous citons le ministère public parce qu'il n'a pas bien fait son travail.  Nous espérons que le Tribunal tirera la seule conclusion en la matière, celle de reconnaître qu'il n y a pas d'infraction, qu'il y a eu mauvaise qualification dans l'acte d'accusation et d'acquitter purement et simplement le professeur Kitombole".

La partie Bokolo a, elle aussi, balayé l'infraction de détournement des fonds mis à sa charge. Prenant la parole pour dire son dernier mot, le professeur Mathieu Bokolo a affirmé que l'objectif à travers ce procès est de tuer 
l'APUKIN, de la museler afin de faire triompher les ambitions personnelles au détriment de l'intérêt général des professeurs.

"Il y a des gens qui ont participé à la gestion de l'APUKIN mais qui refusent d'être cités dans cette affaire. Je porterai plainte contre eux. Le statut dit qu'est sage celui qui a été choisi par l'assemblée générale. Il faut donc une demande à l'assemblée générale. Ceux qui ont convoqué cette élection n'ont pas qualité. Moi je pense que ce qui est visé ici c'est l'APUKIN. On veut casser l'APUKIN, le plus grand syndicat des professeurs", a-t-il conclu.

Soulignons qu'au cours de cette audience, le recteur de l'UNIKIN, le professeur Jean-Marie Kayembe, s'est constitué partie civile. Chose qui a visiblement choqué les  parties accusées qui voient l'ombre de l'actuel comité de gestion de l'UNIKIN derrière l'élection contestée et ledit procès.

Orly Darel Ngiambukulu