La Générale des Carrières et des Mines (Gécamines) est accusée de refuser de payer les primes de risque de ses anciens et actuels agents de la radiologie.
Selon certaines sources proches du dossier, pendant plus de 3 décennies, les agents du service de radiologie/Gecamines SUD, Centre et Ouest, ont été exposés de manière permanente et continue aux dangers des rayonnements ionisants dans l'exercice de leurs fonctions pour des examens médicaux au profit des malades en s’exposant eux-meme aux rayonnements X ionisants produits par la chambre noire de la radiologie.
"Cette exposition prolongée a causé des préjudices sanitaires irréparables, se manifestant par l'apparition de signes de cancer, des rhumatismes chroniques, de maladies graves, invalidantes, et a entraîné le décès de plusieurs agents au moins 4 d’entre eux sont décédés. Aujourd’hui le docteur Jean Baptiste LUMBUMBU se trouve dans un état de paralysie", indiquent nos sources.
Dans une correspondance datée du 2 avril 2025, Jean Baptiste Lumbumbu, qui était le chef de la radiologie de l’hôpital Gecamines Sud pendant plus de 20 ans, avait saisi le directeur général de la Gecamines pour réclamer le non-paiement, par la Gecamines SA, des indemnités ou primes allouées au personnel médical qui est exposé aux rayonnements ionisants dans le cadre de leur travail.
"Après 28 ans de bons et loyaux services passés dans le secteur de Radiologie de la GECAMINES SA, j'ai pris ma retraite en date du 31 Juillet 2024. Cependant, ma situation sanitaire actuelle se trouve considérablement affectée de suite de ce contact permanent avec les rayons X. Aussi, souhaiterai-je faire appel à votre sens d'humanisme, pour que ces indemnités ou primes méritées me soient payées dans un raisonnable délai, le plus bref étant le meilleur", avait-il ecrit au directeur général de la Gecamines.
Toujours selon des sources proches du dossier, la République démocratique du Congo s'est dotée d'un cadre juridique strict pour la protection des travailleurs contre ces dangers, notamment, la Loi n°017-2002 du 16 octobre 2002 portant dispositions relatives à la protection contre les dangers des rayonnements ionisants, qui impose à l'employeur des mesures de protection spécifiques et une compensation pour les risques encourus ainsi que le Décret n°05/019 du 29 septembre 2005 portant organisation et fonctionnement du Comité National de Protection contre les Rayonnements Ionisants (CNPRI).
"La GECAMINES, en sa qualité d'employeur, a manqué à son obligation de protection et de prévention envers son personnel, en ne mettant pas en œuvre les mesures de sécurité adéquates prévues par la loi, et en s'abstenant de verser la prime de risque liée à l'exposition aux rayonnements ionisants, pourtant obligatoire", fait remarquer une autre source.
D'après nos sources, les victimes bénéficient de :
- Paiement immédiat et intégral de toutes les primes d'exposition aux rayonnements ionisants, calculées pour l'ensemble de la période d'exposition de chaque agent concerné, y compris pour les anciens agents et les ayants droit des agents décédés des suites de cette exposition ;
- La mise en place dans les plus brefs délais de mesures de protection adéquates, conformes à la loi n°017-2002, pour tous les agents encore en exercice au sein du service de radiologie/GCM SUD. Ces mesures devront inclure, sans s'y limiter, un contrôle médical régulier et spécialisé, des équipements de protection individuelle et collective aux normes, une évaluation et une réduction des niveaux d'exposition, et une formation renforcée à la radioprotection.
Nos sources renseignent également que les victimes disent se réservent le droit de porter l'affaire devant toutes les juridictions nationales et internationales compétentes.
Jephté Kitsita