
Le président du parti politique Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) a, lors de son mot de circonstance à l'occasion de l'ouverture lundi 24 août 2020 du Forum pour un consensus sur les réformes, mis un accent particulier sur le respect avant tout des principes constitutionnels.
Pour Martin Fayulu Madidi, la réforme d'une loi "ordinaire" ou d'une loi "organique" ne vaut rien tant que les articles de la Constitution de la République ne sont pas respectés.
"Dans le même élan, on peut se demander ce que vaut la réforme d'une loi ordinaire ou d'une loi organique si les principes fixés dans la loi-mère, la Constitution de la République, ne sont pas respectés. Comment, par exemple, comprendre que Messieurs Naanga et Basengezi qui ont dépensé près d'un milliard de dollars américains pour l'organisation des élections puissent impunément se soustraire au devoir de redevabilité vis-à-vis du peuple congolais?", S'est interrogé Martin Fayulu.
Pour le président de l'ECIDé, la même interrogation vaut également pour Benoît Lwamba, le désormais ancien président de la Cour constitutionnelle de la République Démocratique du Congo.
"Ainsi, nous considérons que l'approche adoptée par les organisateurs de ce forum est malheureusement parcellaire, car elle ignore le caractère transversal des questions électorales. Celles-ci touchent, en effet, au problème à la fois de l'adhésion de tous au respect des principes et valeurs contenus dans la Constitution et les lois de la République, la gouvernance, le pouvoir judiciaire dans son volet du contentieux, le rôle de l'armée, de la police et des services de sécurité, le respect des droits humains ainsi qu'à la lutte contre la corruption", a renchéri Martin Fayulu.
Dans la foulée, l'ancien candidat à la présidentielle du 30 décembre 2018 estime qu'après 60 ans d'indépendance, il est inadmissible que les Congolais soient encore aux questions sur la génétique du pouvoir, de son exercice et de sa dévolution alors "que les règles constitutionnelles en la matière sont claires".
En outre, Martin Fayulu a insisté sur le fait de rompre avec les fausses solutions, d'en finir avec les faux semblants et encourage les Congolais, l'Union Africaine ainsi que la Communauté Internationale à ne pas "demeurer indéfiniment dans le déni".
"ll y a effectivement une crise politique profonde dans notre pays, une crise de légitimité qui nécessite que l'on s'y penche sérieusement pour assurer la paix, la stabilité et la cohésion nationale afin de faire face aux grands défis qui importent véritablement, notamment celui de la reconstruction de notre pays", a indiqué Martin Fayulu.
Le président de l'ECIDé a, par ailleurs, conditionné la poursuite de sa participation à ce forum sous-réserve des garanties de prise en compte de l'approche globale et de suivi des résolutions à travers la création d'un Haut Conseil National des Réformes Institutionnelles et l'organisation des
élections anticipées.
Pour rappel, ce forum qui se tient sous la facilitation du chercheur Congolais Bob Kabamba est boycotté par le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila Kabange.
À noter également que la plateforme Cap pour le Changement (CACH) dont l'autorité morale est le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, n'y prend pas pas part.
Ce Forum de "haut niveau" du consensus sur la réforme électorale efficiente en RDC est initié par le Centre d’Appui politologique Afrique–Caraïbes (CAPAC) de l'Université de Liège (Belgique) et se tient au Centre interdiocésain à Kinshasa
Jephté Kitsita