Mise au point.
La manchette de votre édition n° 4188 du mardi 2 février 2016 intitulée «Samy Badibanga entrevoit une transition» a fait le buzz sur la toile, et suscité de nombreuses réactions dans l’opinion. Lu des milliers des fois, commenté et partagé des milliers d’autres sur les réseaux sociaux, l’article pourrait, cependant, prêter à confusion sur les propos réellement tenus par le président du Groupe parlementaire UDPS et Alliés, dans son interview à Jeune Afrique. Il ressort clairement et de façon ferme trois éléments: le premier: l’accord de principe sur des discussions; le deuxième: le refus net du dialogue tel que convoqué par le Chef de l’Etat; et le troisième: M. Badibanga n’a pas fait le plaidoyer en faveur d'un dialogue ou d’une quelconque transition.
Ainsi peut-on résumer les temps forts qui ressortent de mon interview à Jeune Afrique. D’abord, l’accord de principe sur des discussions à des conditions claires et précises et le refus du dialogue dans la configuration initiée par le président de la République : «Nous voulons le dialogue, mais à certaines conditions: le pouvoir doit au préalable s’engager à respecter la Constitution, en ce qui concerne notamment, la durée et le nombre des mandats. Nous souhaitons également que soit nommé un médiateur neutre, qui superviserait le processus. Or ce n’est pas ce que le pouvoir propose».
Ensuite, la reddition des comptes afin d’établir les responsabilités et en tirer les conséquences. En effet, à la question de savoir s’il est encore possible d’organiser des élections dans les délais constitutionnels, j’ai pointé un doigt accusateur en direction du gouvernement: «C’est à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de le dire, mais à mon humble avis, ce n’est plus possible. Il ne nous reste que trente-six semaines pour intégrer sur les listes les électeurs qui viennent d’atteindre la majorité, pour réviser complètement le fichier électoral et ensuite le publier. Et lorsque la Ceni se sera prononcée, nous devrons établir des responsabilités. N’avions-nous pas, nous, parlementaires, voté des budgets à la Ceni qui ne lui ont pas été attribués? Je pense que le pouvoir a intentionnellement refusé d’organiser les élections».
C’est en ces termes que je me suis exprimé dans les colonnes de Jeune Afrique. Au cours d’échanges avec la rédaction de «La Prospérité», j’ai réfléchi sur ce qui adviendrait si jamais les élections n’étaient pas organisées dans les délais constitutionnels. Cela ne revient pas à faire le plaidoyer d'un dialogue ou d’une quelconque transition, mais de regarder la réalité en face, tout en établissant les responsabilités de ceux qui nous ont amené à cette situation et d’en tirer les conséquences qui s’imposeront.
Samy BADIBANGA
Président du Groupe parlementaire UDPS et Alliés