Sud-Kivu: 5 personnes jugées après le meurtre d’un homme à Mugogo

Jeudi 27 août 2015 - 06:11

Cinq personnes dont quatre policiers sont jugées depuis le lundi 24 août par le tribunal militaire garnison de Bukavu pour le meurtre d’un jeune homme tué dimanche. Le procès se déroule en audience foraine à Mugogo dans le territoire de Walungu où le meurtre a été perpétré. L’audience de ce mercredi est consacrée au réquisitoire du ministère public, à la conclusion de la partie civile et à la plaidoirie de la défense. Le verdict est attendu dans la soirée.

Les faits remontent au dimanche dernier. Des policiers se sont présentés dans une habitation dans la localité de Mugogo pour récupérer une moto volée et revendue. Le présumé receleur, aidé par ses parents, aurait résisté aux policiers venus l’arrêter. Un policier aurait alors ouvert le feu, tuant le petit frère du receleur. Un autre civil a été blessé par balle.

L’accusé principal du procès ouvert lundi est un policier du sous commissariat de Mugogo. Il est poursuivi pour meurtre. Quatre autres personnes comparaissent à ses côtés, un civil et trois autres policiers.

Le civil est accusé de vol. Les trois policiers sont jugés pour violation des consignes, arrestations arbitraires et abus de pouvoir.

Les parents du défunt affirme que leur peine est quelque atténuée par la tenue d’un procès en flagrance sur le lieu du crime.

«Ça c’est pour nous un élément de soulagement bien que nous ayons perdu un des nôtres», indique Boniface Bahizire, cousin du défunt. Il pense que l’organisation de ce procès peut contribuer à dissuader le public à se faire justice.

La partie civile est représentée par trois avocats alors que la partie défenderesse en compte deux.

Pour Me Lundeyi Immaculé, avocat de la partie civile, ce procès revêt un caractère pédagogique.

«Nous pensons que les peines qui seront infligées aux délinquants serviront d’exemple à intimider et à prévenir d’autres qui s’hasarderaient. Chacun des participants à cette audience en rentrant chez lui aura une idée sur la justice militaire», estime-t-il.