Kodjo lance le dialogue dans la confusion

Mercredi 24 août 2016 - 10:20
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C’est pratiquement dans la douleur que le facilitateur de l’Union Africaine pour le dialogue en République Démocratique du Congo, Edem Kodjo, a procédé hier mardi 23 août à Béatrice Hôtel, au lancement des travaux du « Comité préparatoire », sur fond des contestations émanant spécialement des activistes de la société civile présents dans la salle. Aussitôt après son allocution, des voix se sont élevées dans les rangs de la société civile pour dénoncer les méthodes de travail du diplomate togolais. Avec des calicots, des cris et des chansons hostiles au facilitateur, ces activistes de la Société Civile accusaient l’ancien premier ministre togolais d’avoir tripatouillé leur liste. Devant de nombreux diplomates et représentants d’organismes internationaux invités à cette cérémonie, les manifestants ont poussé des cris récusant Edem Kodjo. Pendant que la tension montait à l’intérieur de la salle, le Facilitateur paraissait totalement dépassé. Son discours était fortement chahuté, mettant mal à l’aise des invités de marque, parmi lesquels on a reconnu des membres du gouvernement et de parlementaires presque tous membres de la Majorité présidentielle. Les journalistes ont fait un véritable parcours de combattant avant d’obtenir leurs badges. Ils étaient sérieusement bousculés à chaque étape par des agents de sécurité avant d’avoir accès à la salle retenue pour la cérémonie. On a noté, parmi l’assistance, la présence de Me Nkulu, She Okitundu, Shadari Ramazani, Lambert Mende, Alexis Thambwe Mwamba. Dans les rangs de l’opposition pro-dialogue, il y avait Azarias Ruberwa, Mwenze Kongolo, Bruno Mavungu, Corneille Mulumba, Jean-Lucien Bussa, Albert Moleka, José Makila, Samy Badibanga, etc. Dans son mot d’ouverture, Edem Kodjo a exhorté la frange de l’opposition qui hésite encore à rejoindre le train en marche. Il a souligné que le dialogue, sous sa facilitation, s’inscrit dans le cadre de la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, avec comme objectif principal l’organisation des élections dans le délai.   Comme il fallait s’y attendre, Jean-Bertrand Ewanga, délégué de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) au Comité préparatoire, a brillé par son absence à Béatrice Hôtel. On rappelle que le Secrétaire Général de l’UNC avait fait savoir, au cours d’un point de presse qu’il a animé le dimanche 21 août, qu’il observerait scrupuleusement la journée ville morte décrétée par le « Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement ». Pour pallier cette situation, le président de l’UNC a désigné 4 délégués supplémentaires de son parti au Comité préparatoire, parmi lesquels Mwenze Kongolo, président de l’AVK, un parti allié au sien. Il convient de signaler que les leaders (Tshisekedi, Mwando, Lumbi, Kyungu, Kiakwama, Endundo, Kamitatu, Lutundula, Vuemba, Sessanga, Diongo, Olenghankoy...) et partis membres du « Rassemblement », qui avaient récusé Kodjo en son temps, étaient pointés absents. Le facilitateur va-t-il prendre le risque de les ignorer jusqu’au bout ? La question reste posée. Par Eric Wemba