Tripaix/Ndjili : elle allègue avoir acheté leur parcelle familiale du vivant de leur père

Mardi 1 septembre 2015 - 10:20

Les Madidi s’empoignent au Tribunal de Paix de Ndjili pour un lopin de terre situé sur l’avenue Bukala à Masina et ayant appartenu à leur père, décédé en 2001. Madidi Denise, Madidi Mburansang et consorts accusent leur demie- sœur Jolie Madidi de faux et usage de faux et de stellionat. Enrôlées au Tripaix Ndjili sous RP 14449 et 14460, ces deux affaires ont été jointes en une seule, instruites et plaidées hier lundi 31 août 2015. Absente à la barre mais préalablement notifiée, Jolie a été condamnée par défaut.

Il ressort des questions posées par le juge- président à un des avocats des parties civiles, en l’occurrence Me Fidèle Bula, et des explications fournies par ce dernier, que la fiche parcellaire détenue par la prévenue n’est pas fiable. Elle avait obtenu ce document en 1998, a précisé ce juriste, et l’avait fait établir en son nom alors que la parcelle en question ne lui appartient pas de manière exclusive. Elle s’était fait ensuite confectionner une attestation de propriété dont elle a fait usage l’année passée au Parquet de Ndjili.

Sous RP 14460, la partie civile attaque en faux les attestations de propriété, et de confirmation parcellaire. La prévenue, a fait savoir Me Bula, s’était arrangée pour antidater certaines pièces. Juste après la levée du deuil, a indiqué cet avocat, la veuve avait exhibé le livret de logeur et précisé que cette pièce devrait être gardée par l’oncle paternel de ses enfants domicilié à Lubumbashi et qui avait même amené ses deux neveux chez lui. La famille avait compris plus tard que Jolie s’était fait établir d’autres titres parcellaires pour vendre le lopin de terre familial.

Me Bula a lu ensuite le testament rédigé par le decujus peu avant sa mort en lingala et dans lequel il avait précisé que sa parcelle ne devrait pas être vendue à une tierce personne. Et que le loyer provenant des maisons annexes devrait servir à la scolarisation de ses enfants. Autre chose qui intrigue, a affirmé cet avocat, est que la fiche parcellaire de la prévenue, avait été acquise le 11 mars 1998, quatre jours après que Timothée Madidi ait rédigé son testament. Le decujus avait adopté son jeune frère et sa petite sœur de son vivant comme ses propres enfants et la prévenue les reprend comme ses neveux et nièce dans ses titres parcellaires. Prétendant avoir racheté la parcelle familiale en 1998 au prix de 20.000 Zaïres, elle se prévaut de la qualité de propriétaire et ses frères de copropriétaires. Se servant de ses titres fonciers, elle s’est permis de vendre une portion de leur parcelle à une certaine Bibiche Olenga au prix de 22000 dollars américains.

Appelé à plaider, Me Bula s’est contenté de démontrer l’altération de la vérité aux titres détenus par la prévenue et sa mauvaise foi. La prévenue a feint d’oublier les autres membres de la famille en ce qui concerne la jouissance du bien légué par le decujus, a-t-il indiqué. Me Bula a sollicité des DI de l’ordre de 100.000 dollars pour tous leurs clients.

Le ministère public a, dans son réquisitoire, requis 5 ans de SPP à l’endroit de la prévenue pour s’être rendue coupable de l’infraction de faux et usage de faux. Indiquant même qu’en 1998, on utilisait les francs congolais. Il a demandé au tribunal de dire non établie en fait comme en droit la prévention de stellionat au motif que la partie civile n’a pas exhibé des preuves de vente de la parcelle.

Jean- Pierre Nkutu