Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies(ONU) a présenté, le lundi 16 mars 2015 devant le Conseil de Sécurité à New-York, son rapport sur l’action de la Monusco en RDC. En somme, le numéro I de cette structure supranationale a exposé l’évolution de la situation politique en RDC ; les progrès dans la tenue des engagements pris dans le cadre de l’Accord d’Addis-Abeba, au niveau national et régional ; les situations sécuritaires et humanitaires; le processus de Désarmement, Démobilisation, Réintégration, Rapatriement et Réinstallation; la promotion des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité ; etc.
En substance, Ban Ki-moon a recommandé à la RDC de coopérer avec la mission onusienne pour mener «des opérations militaires efficaces» contre les rebelles rwandais des FDLR. Préoccupé par les nombreuses violations des droits de l’homme qui continuent d’être commises en RDC tant par les groupes armés que par des éléments des forces de sécurité nationale, il a exprimé ses craintes, sur le plan sécuritaire et humanitaire, de voir une fragilisation des relations régionales à cause de l’absence de progrès dans la lutte contre les FDLR et le non-respect des engagements pris avec le M23. D’où son exhortation de voir vivement Kinshasa collaborer étroitement avec la Monusco et sa brigade d’intervention pour planifier et exécuter «des opérations militaires efficaces contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda, en apportant l’attention voulue à la protection des civils.»
A l’en croire, deux ans après l’adoption de l’Accord- cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, « la région vacille entre paix et instabilité cyclique ». « La lenteur de la mise en œuvre des Déclarations de Nairobi, l’absence de progrès notables dans le désarmement des Forces démocratiques de libération du Rwanda et la méfiance persistante entre les signataires compromettent la réussite de l’Accord-cadre et font obstacle à sa mise en œuvre », a-t-il déclaré, avant de demander instamment aux signataires et aux garants de l’Accord- cadre de se pencher sur ces questions en priorité, avec l’aide de la communauté internationale.
Le Secrétaire général de l’Onu s’est dit, par ailleurs, consterné par les atrocités que les rebelles ougandais des ADF continuent de commettre dans le Nord-Kivu. Il a affirmé sa préoccupation notamment sur des viols, arrestations arbitraires et actes de torture commis tant par les groupes armés que par les forces de sécurité nationale. « J’invite donc le gouvernement à accélérer les mesures prises en faveur de la protection des droits de l’homme et à coopérer avec la Monusco pour lutter contre l’impunité ». A titre illustratif, il a notamment cité quelques cas: «Les groupes armés ont également continué à recruter des enfants pour les utiliser dans les combats. La réaction disproportionnée du gouvernement de la République démocratique du Congo face aux manifestations qui ont eu lieu en janvier 2015 contre les modifications de la loi électorale a été une autre source d’inquiétude [...] Au moins 20 personnes ont été tuées et 46 autres blessées par la Police nationale civile et la Garde républicaine, tandis qu’environ 480 manifestants, dont des personnalités de l’opposition, ont été arrêtés et incarcérés après les marches de protestation».
Dans un autre registre, Ban Ki-moon a aussi déploré le blocage, du 20 janvier au 8 février 2015 par le gouvernement, de l’accès à Internet, aux médias sociaux et aux services de messages courts par téléphone.
Par Tshieke Bukasa