Des détonations d’armes à feu étaient entendues, le lundi 4 mal 2015, à Selembao. Le quartier Inga endormi, s’est brutalement réveillé à 2 H 30’, pour chercher à savoir d’où venaient ces coups de feu, et pourquoi étaient-ils tirés si tard la nuit.
Sur avenue Luzumu n°32, les habitants qui se sont levés à cette heure- là, ont juste eu le temps de voir des silhouettes d’hommes escalader le mur de la clôture et disparaître dans l’ambré de la nuit. Alors que tous les locataires étaient dehors pour s’enquérir de l’incident survenu dans la parcelle, un jeune homme ne se signalait pas.
Dans sa maison à la porte entrouverte d’où venaient de sortir en catastrophe les trois ombres humaines, un silence inquiétant. Au salon, quelques meubles étaient sens dessus dessous. Dans la chambre à coucher, Bedi Mambu, 25 ans, le corps inerte, baignait dans son sang. Le jeune homme que des criminels venaient de cribler des balles, était mort. Pour ses voisins, il fallait tout tenter peut-être qu’en l’acheminant de toute I urgence à l’hôpital, on pouvait le sauver On croit savoir que Bedi Mambu avait été transporté dans un centre médical proche.
C’est certainement dans cet établissement sanitaire que les infirmiers de garde n’ont fait que constater la mort. Tout espoir de le remettre en vie, s’étant alors envolé. Pour le personnel médical, le diagnostic était formel : la victime atteinte à certains points vitaux, avait succombé il y a plus d’une heure. Son corps sera alors conduit à la morgue de l’hôpital général de référence de Kinshasa.
Le matin, le commissariat de Selembao alerté par un message radio signalant ce cas de meurtre, dépêchait sur avenue Luzumu n°32, ses enquêteurs. Depuis le mardi 5 mai, ils interrogent les voisins de la parcelle, les membres de famille, et peut- être les amis du défunt. Car, jusqu’à présent, des questions se posent et des hypothèses se bousculent autour de ce meurtre.
Le fait que les meurtriers n’ont peut-être rien emporté dans la maison de leur victime, laisse croire qu’ils n’étaient pas des voleurs. Ils seraient probablement venus pour exécuter un crime commandité. Qui serait cette main invisible qui en voulait à Bedi Mambu ? Pourquoi lui en voulait-il au point de décider de l’éliminer ?
Règlement de comptes ou crime passionnel ? Un voile épais couvre cette affaire qui n’a pas laissé quelque indice sur le lieu du crime. Il revient aux enquêteurs du Commissariat urbain de la Funa, s’ils sont des techniciens de la police technique et scientifique, de «sécuriser » et de « scruter » toute la scène du meurtre, afin d’en déceler quelques-uns. Fauté de le faire, les mobiles exacts de ce crime ne seront jamais connus, surtout dans notre pays, ou dans notre ville, où les criminels ne revendiquent pas leurs coups.
On ne peut qu’émettre quelques inquiétudes, si celle enquête ne livrait pas tous ses secrets. Car, l’industrie du crime qui se porte bien, n’est pas encore au bout de sa campagne criminelle.
Des meurtres non élucidés à Nsele et Kingasani
Dans la série des meurtres non élucidés dans la ville de Kinshasa, on peut se rappeler le cas assez ténébreux d’un père de famille et de son fils, tués dans leur maison. Ce double crime remonte au 2 janvier 2015. Le matin jusque 11 heures, Jean Mukoko Ngwabana et son garçon Dovally Mapila, n’étaient pas sortis de leur maison, pour se brosser les dents ou pour se laver. Leur absence suspecte sur avenue Kindia n° 1, quartier Bibwa/B.A.T. à Nsele, a poussé leurs voisins à s’enquérir de leurs nouvelles. En ouvrant leur appartement, ces témoins se sont retrouvés un double meurtre ayant emporté un père et son fils. Qui étaient les meurtriers ? Pourquoi avaient-ils tué ces deux personnes?
On, ne le saura pas jusqu’à ce jour, malgré les quelques investigations lancées sur le lieu du crime.
Il en est de même du meurtre d’un élément de la Garde républicaine affecté à l’Aéroport international de Ndjili. Le corps du 1er sergent Dikandala Shamba a été découvert un matin, au bord de la rivière Tshuenge.
L’enquête ouverte sur cette affaire, n’a pas abouti. Jusqu’à ce jour, on ne connaît pas qui sont les criminels et qu’est-ce qu’ils ont gagné en éliminant et en abandonnant le corps du jeune soldat au bord d’un cours d’eau.
D’autres meurtres ne seront pas élucidés, avons- nous appris, parce que les investigations n’avaient pas été menées par des mains expertes. Car, il ne suffit pas de faire un constat sommaire dans une affaire criminelle pour que les mobiles en soient découverts.
Il est peut-être temps que la Police nationale congolaise puisse dépêcher sur le lieu des crimes, les spécialistes de la police technique et scientifique, dont on sait qu’ils sont formés aux techniques, d’enquête criminelle. C’est le moment de mettre à profit leur expertise pour élucider ces tueries inexpliquées dans la capitale.
Par J.R.T.