Le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende a présenté dimanche 1er mars à Goma (Nord-Kivu), quarante trois combattants des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) capturés au cours de l’offensive que l’armée congolaise a lancée la semaine dernière au Nord et au Sud-Kivu.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) mènent seules l’offensive contre les FDLR après que le gouvernement congolais a renoncé au soutien de la Monusco, la Mission onusienne en RDC, dans ces opérations militaires. Des divergences sont apparues entre les Nations unies et son partenaire congolais sur la présence dans la chaîne de commandement de deux généraux soupçonnés de violation grave des droits de l’homme.
Parmi les FDLR capturés au Nord et Sud-Kivu, figurent des ressortissants congolais:
«On [a] 43 rebelles FDLR. Vingt-trois parmi eux se disent Congolais et vingt autres ont avoué être des Rwandais. Il y a même des hauts cadres de cette rébellion rwandaise : deux majors qu’on nous a présentés. Lorsqu’on additionne tous ces chiffres qui viennent du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et du Nord-Katanga, nous sommes à plus ou 93 FDLR qui ont été désarmés», a déclaré Lambert Mende qui est également porte-parole du gouvernement congolais.
Au Nord et Sud-Kivu, les FARDC ont récupéré plusieurs localités, a-t-il affirmé sans donner davantage de détails. En revanche, Lambert Mende a précisé que l’offensive lancée la semaine dernière a fait jusque là sept morts côté FDLR, dont quatre au Sud-Kivu et trois au Nord-Kivu.
D’après lui, l’objectif de ces opérations est d’abord d’obtenir le désarmement forcé de ces rebelles rwandais, en les capturant ou en les contraignant à se rendre de force, et non pas à causer des pertes en vies humaines.
Les rebelles présentés à Goma seront mis à la disposition des instances judiciaires avec des statuts différents. Les Congolais seront considérés comme des insurgés tandis que les Rwandais comme des prisonniers de guerre, a souligné le porte-parole du gouvernement.
Lambert Mende a par ailleurs salué le professionnalisme des FARDC qui, selon lui, mènent ces opérations sans dégâts collatéraux.
Sur le terrain, l’offensive se poursuit à Rutshuru et Nyiragongo, deux territoires du Nord-Kivu. Selon des sources militaires, un civil a été tué et un autre blessé dimanche dans la localité de Mugogo, en territoire de Nyiragongo.
Localités récupérées au Sud-Kivu
Après l’offensive sur le territoire d’Uvira la semaine dernière, les FARDC sont passées sur un autre front. Elles ont récupéré samedi, le village de Karhala en chefferie de Burhinyi dans le Nord du territoire de Mwenga.
L’attaque surprise de samedi a permis aux FARDC de détruire complètement le camp des FDLR à Karhala, selon des sources militaires. Les rebelles n’ont opposé aucune résistance et se sont retirés vers Kigogo en chefferie de Lwindi. Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée.
Selon le commandant chargé des opérations de traque des FDLR, les militaires ont récupéré une arme AK 47, un groupe électrogène et un bidon de carburant.
Les militaires ont ouvert des couloirs de sécurité et les centres de reddition pour les FDLR qui voudraient se rendre notamment à Lemera, Minembwe, Katala, Mugulu et Kasika respectivement dans les territoires d’Uvira et Mwenga.
Interrogé sur l’incidence des hostilités sur la population locale, le chef de poste d’encadrement administratif de Buringi affirme que la population de Karala avait fui au moment de l’attaque et elle est déjà retournée chez elle.
Des sources de la 33e région militaire indiquent que les militaires congolais ont également repris le contrôle du camp de Revo qui abritait ces combattants rwandais. Ce campement est situé à près de 30 Km de Lemera-centre.
L’ultimatum lancé contre les FDLR pour un désarmement volontaire a expiré le 2 janvier dernier. Le chef d’Etat-major de l’armée congolaise a annoncé le 19 janvier dernier les opérations militaires contre ces rebelles qui ont effectivement commencé la semaine dernière.