RDC : «Les FDLR ont deux mois et six jours pour déposer les armes», selon Martin Kobler

Mercredi 29 octobre 2014 - 07:45

Le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Martin Kobler, a averti les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) qu’en cas d’échec du processus de désarmement d’ici le 2 janvier, « une action militaire » contre des éléments réfractaires de ce mouvement serait « inévitable ».

Martin Kobler a donné cet avertissement à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée lundi 27 octobre à la situation en République démocratique du Congo.

« Les FDLR ont deux mois et six jours pour déposer les armes, et ce, de manière inconditionnelle », a dit M. Kobler.

« Le 2 janvier, il n’y aura plus d’excuse pour expliquer des retards supplémentaires », a-t-il déclaré sur Radio Okapi.

Selon lui, la crédibilité de l’ONU, du gouvernement congolais et de la région est en jeu. Il a aussi exhorté le gouvernement de la RDC à accélérer la mise en œuvre du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), afin de réintégrer les ex-combattants du Mouvement du 23 mars (M23).

M. Kobler a également mis en garde contre les agissements des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé ougandais qui a récemment commis un massacre de civils dans le Nord-Kivu.

« Contre ces forces, seule une action ferme est efficace et permettra de restaurer la confiance de la population à l’égard des forces armées (congolaises) et de la Mission des Nations Unies (MONUSCO) », a assuré M. Kobler. « Les opérations conjointes des Forces armées et de la Mission contre ce groupe sont le seul moyen de mettre fin au fléau de la terreur ».

Scott Campbell

S’agissant de l’expulsion du Chef du Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme, Scott Campbell, par le gouvernement de la RDC, M. Kobler a exhorté ce gouvernement à revenir sur sa décision et « à faire cesser les intimidations et menaces contre le personnel de la MONUSCO ».

Il a rappelé que le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme chargé de documenter les violations graves des droits des Congolais n’avait pas pour vocation d’affaiblir et de porter préjudice au gouvernement. Ses activités, au contraire, servent à renforcer la bonne gouvernance et les engagements pris au titre de l’Accord-cadre sur la paix, la sécurité et la coopération.

Neutralisation totale des forces négatives

De son côté, l’envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, a également jugé qu’il fallait « accélérer les progrès, particulièrement en ce qui concerne la neutralisation totale des forces négatives opérant dans l’est de la RDC, notamment les FDLR et les Forces démocratiques alliées, ainsi que la mise en œuvre des Déclarations de Nairobi sur le processus de désarmement des M23 ».

Il a souligné la nécessité de continuer à faciliter les conditions d’un désarmement volontaire des FDLR « tout en débutant un processus crédible grâce auquel une pression militaire pourrait être exercée après la fin de la date-butoir fixée contre les éléments refusant de rendre leurs armes ». « C’est maintenant que nous devons agir », a insisté M. Djinnit. « Tout échec à la neutralisation des FDLR à temps ne fera qu’exacerber les tensions, affaiblir notre crédibilité collective et mettre l’Accord-cadre en danger ».

 

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