Nord-Kivu : le M23 de nouveau au banc des accusés

Mercredi 18 mars 2015 - 10:54

On les croyait définitivement vaincus, mais voilà qu’hier vers 5 heures du matin, des éléments du M 23 se sont rappelés à la mémoire collective par des actes d’une sauvagerie qui n’a d’égale que dans cette partie de la RDC. Où la vie d’un homme ne tient qu’aux caprices de certaines couches des Congolais qui ont choisi les armes pour faire entendre leurs causés ou celles de leurs commanditaires tapis dans l’ombre de Kampala et de Kigali.

Cinq hommes ont été tués hier par des hommes en armes. Il s’agit, entre autres, de hauts responsables civils et militaires qui ont commis le crime de vaquer à leurs occupations quotidiennes, celles de veiller à la sécurité de leurs administrés respectifs. Tôt le matin, ces compatriotes, dont le chef de groupement de Jomba, le nomme Alphonse Nduhirahe et son garde du corps, un commandant de l’armée congolaise, le chef de la police de Bunagana et un membre des services de sécurité de cette localité qui se dirigeaient pour boucler un hôtel afin de vérifier des allégations selon lesquelles des personnes susceptibles de troubler l’ordre public s’y cachaient ont été surpris par des hommes en armes qui les ont abattus sans crier gare avant de s’évanouir sans la nature sans laisser des traces. L’incident a eu lieu vers 5 heures du matin, a-t-on appris des sources proches de la société civile locale.

Comme l’on n’a pas pu joindre les autorités administratives de Bunagana, ce sont des sources militaires qui ont confirmé les faits avant de signaler avoir déjà dépêché une équipe de renseignements militaires sur pla6e pour recueillir plus d’informations sur cet incident et prendre les dispositions sécuritaires adéquates.

Pour sa part, sans trop de précision, des sources de la société civile de Rutshuru pensent que les auteurs de cette tuerie auraient des liens avec l’ex-mouvement rebelle du M23 qui avait fait de cette localité leur fief. Une allégation qui n’est encore confirmée par aucune autre source.

Cependant, au regard du mode opératoire, tout porte à croire que le M23 ne serait pas étranger à cette tragédie additionnelle. Il est certain que des éléments de ce mouvement fabriqué par Kigali et Kampala n’ont pas bien digéré leur défaite cuisante subie il y a plus d’une année. Ils ruminent leur vengeance et ne cherchent qu’une occasion propice pour se rappeler à la mémoire collective. L’occasion tant rêvée leur a été offerte avec ces opérations militaires déclenchées unilatéralement par les FARDC pour le désarmement forcé des éléments des FDLR dans les trois provinces de l’Est, à savoir le Maniema, le Nord et le Sud Kivu. Ils profiteraient du fait que la MONUSCO n’est pas encore entrée dans la danse pour brouiller les pistes et régler quelques comptes à certaines autorités locales qui ont rallié Kinshasa.

On sait aussi que Kampala et Kigali n’ont pas encore dit leur dernier mot et profiteraient de n’importe quelle aubaine pour déranger la paix et la sécurité dans cette partie pour la rendre ingouvernable. Une stratégie qui leur permet de perpétuer les pillages des matières précieuses et autres richesses pour financer leurs économies moribondes à ce jour.

Tous les spécialistes militaires ne manqueraient pas de pointer leurs doigts accusateurs vers ces deux Etats voisins dès lors que ces crimes ont été commis dans .une localité située juste à la frontière commune avec ces deux pays lourdement impliqués dans la tragédie congolaise depuis le début de la guerre dite de l’AFDL en 1996.

C’est le lieu d’interpeller les autorités congolaises pour élargir les zones de ratissage des poches de ces éléments rwandais des FDLR, de sorte à en finir dans un délai court et raisonnable. En même temps, les stratèges de Kinshasa feraient œuvre utile en installant des bases militaires tout au long des frontières avec les deux Etats belliqueux de l’Est. Et tant qu’on y est, orgueil dans le coin, pourquoi ne pas recourir au partenariat avec la MONUSCO qui dispose, il ne faut pas se le cacher, des infrastructures militaires dotées d’une technologie avancée pour surveiller les mouvements des hommes, des armés et munitions de guerre aux frontières communes avec le Rwanda et l’Ouganda. Car, qu’on le veuille ou pas, tant que l’on n’aura pas neutralisé les poches des criminels cachés dans ces deux pays, la paix et la sécurité ne resteront que des vœux pieux et lointains.

Par F.M.

 

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