La bibliothèque congolaise vient de s’enrichir avec un livre monumental de plus de 494 pages intitulé " Droit processuel en RDC : Les principes directeurs du procès équitable et la responsabilité civile du magistrat " du Professeur Boniface Kabanda Matanda. Ce livre a été baptisé par le représentant de Mgr Tharcisse Tshibangu, Président du Conseil d’Administration des Universités. Cet ouvrage parle des méfaits de la justice, a fait savoir son auteur. D’après lui, le droit c’est la philosophie d’un peuple, il s’adresse à tout le monde. Le droit n’est pas le monopole du ministère de la Justice.
Le professeur Boniface Kabanda a, avant de poursuivre son mot, présenté ses excuses à tout le monde pour avoir contribué à l’injustice. Parce qu’il fait partie de ce corps, a-t-il justifié. Il fallait, a indiqué l’orateur, de la hauteur et du courage pour regarder dans le rétroviseur afin de dénoncer ce qu’il a fait pendant près de 22 ans. "Nous n’avons pas été capable d’arrêter l’injustice, d’arrêter de transformer le débiteur en créancier, d’instaurer l’employé à l’employeur ". " Je présente mes excuses parce que nous sommes un système, un corps", a-t-il évoqué. " Je serais coupable si je m’étais tû. Il fallait rompre car rompre, c’est rendre compte ou encore prevenir ce qui va arriver après nous ", a-t-il poursuivi.
Toutefois, Boniface Kabanda a reconnu qu’il y a des magistrats loyaux, avant d’ajouter : " J’encourage aussi ceux qui ont compris notre combat, nous les exhortons à revenir au carrefour pour que nous puissions faire route ensemble. Car l’exclusion ne paie pas ". La Justice est un tout, a-t-il déclaré, avant d’estimer que les magistrats ne peuvent pas travailler dans l’indépendance, car ils ont encore des problèmes de loyer, de scolarité et autres.
Aujourd’hui, si " nous parlons de la prise à partie des juges, c’est la faillite de la justice elle-même ", a souligné ce professeur de l’UNIKIN. Selon lui, pour atteindre les juges, il faut passer par les avocats, les greffiers et autres services. Boniface Kabanda n’a pas manqué d’inviter le gouvernement qui a le pouvoir organisationnel avec ses différents partenaires à engager des réformes nécessaires pour la justice. Et de conclure : "les besoins de justice sont pour toute l’humanité". Sans être ingrat, il a remercié tout le monde qui a contribué d’une manière ou d’une autre, à l’élaboration de ce chef d’œuvre, qu’il appelle tout le monde à lire.
Présentant cet ouvrage édité par l’Harmattan RDC, le Professeur Kambayi Bwatsha a fait savoir que cet outil démontre comment fonctionne le droit en RDC. Droit processuel en RDC dispose de deux titres. Selon lui, le premier titre est consacré à la présentation de l’ordre public processuel formé par les règles fondamentales de procédures à savoir les principes du contradictoire, de l’égalité et de la loyauté des justiciables, formant tant les droits de la défense que l’indépendance, de l’impartialité de l’office du juge.
A l’en croire, le procès équitable demeure le standard international pour tout droit processuel interne. Il constitue cependant un idéal et une unité de mesure processuel pour toute justice qu’elle soit interne ou internationale. L’étude comparée permet d’examiner les avancées et ou le recul par rapport aux exigences modernes du procès équitable.
D’après le professeur Kambayi Bwatsha, le deuxième titre aborde les droits fondamentaux. Dans cette partie, l’auteur élabore une typologie des mauvaises pratiques, a-t-il signifié. La conclusion, a-t-il mentionné, permet de comprendre la théorie qui peut être appliquée dans le quotidien des congolais. Pendant ce temps, il a souligné que les principes d’indépendance du juge et de son impartialité restent au cœur du débat.
Tous ces maux ont plongé le pays dans la faillite de la raison, a noté ce scientifique. Selon ses dires, la société congolaise est caractérisée par l’irruption du nombre de maux avant de relever que ce tableau politique de la RDC face au monde est criminogène.
La cérémonie de vernissage de cet ouvrage a été riche en couleurs. Des témoignages pointus sur l’auteur du Droit Processuel en RDC ont marqué cette rencontre agrémentée par la Chorale Mgr Luc Gillon. Mathy Musau