(PARIS)- Monseigneur Fridolin Ambongo, président de la commission Justice et paix de la Conférence épiscopale nationale du
Congo-Kinshasa s’est dit inquiet du silence prolongé du président Kabila pour déterminer s’il va se représenter ou pas en 2016 à
l’expiration de ses deux mandats constitutionnels. Son inquiétude traduit, dit-il, celle de l’église catholique. Une fois, affirme le prélat catholique sur les antennes de Rfi, les pères de l’église avaient posé cette question au président Kabila mais il n’avait rien dit. ‘‘Le peuple doit être vigilant pour faire pression au pouvoir pour qu’il renonce à son plan’’, a insisté Monseigneur Ambongo. L’Eglise catholique exige un calendrier global. Dans cette logique, le glissement ne sera pas probable. Selon le président de la commission Justice et paix, le calendrier partiel montre que le pouvoir n’a pas encore déchanté. Il a demandé à la commission électorale nationale indépendante de publier un calendrier global.
D’après Monseigneur Fridolin Ambongo, le pouvoir a joué sur deux cartes à savoir la révision constitutionnelle et la prolongation tacite. Les deux ont échoué grâce à la vigilance du peuple mais ils n’ont pas encore laissé tomber leur plan. Il serait sage pour le président Kabila de sortir par la grande porte après ses deux mandats, a-t-il assuré. Il s’est dit favorable à la loi sur les statuts des anciens chefs d’état pour éviter que les dirigeants ne s’éternisent au pouvoir. Par la même occasion, il a demandé à la Monusco de faire entendre sa voix comme lors des manifestations populaires comme c’était le cas dernièrement à Kinshasa et Goma. L’évêque a dénoncé les arrestations et l’acharnement contre les opposants et exigé leur libération sans condition. ‘‘Arrêter les opposants est une lecture biaisée de ce qui s’est passé à Kinshasa. Ces manœuvres ne vont pas décourager le peuple’’, a prévenu Monseigneur Ambongo.