L’insécurité va grandissante en Province Orientale où des cas d’assassinats, vols à mains armées, braquages... sont devenus monnaie courante.
A Kisangani, capitale provinciale, il ne se passe plus une nuit ou une journée sans qu’on n’y déplore des situations sus-énumérées. Celle qui suscite encore indignation et révolte dans la population est le double meurtre commis dans la nuit du 22 janvier dans une parcelle située sur la 2ème avenue, quartier Pumuzika dans la commune Tshopo. Il s’agit de l’assassinat d’un couple (un cambiste et son épouse) par des hommes en armes et coagulés. Ce bilan a été revu à la hausse puisque la femme était enceinte d’un enfant.
Les infortunés ont eu pour tort d’avoir perçu, la veille, une tontine de 1.000$ US (mille dollars américains). Trois hommes coagulés, et armés ont fait incursion dans leur domicile et exigé et obtenu cet argent avant de tirer des coups de balle sur la femme puis sur le mari car ayant été reconnus par les agressés. Les enquêtes ont conduits à l’arrestation de quelques suspects dont les proches mêmes des victimes.
Quelques jours après, en pleine journée, un jeune taximan-moto, âgé de 16 ans, a été tué et égorgé par ses clients sur la route de Maleke dans la commune de Kabondo. Sa moto a été emportée par ces malfrats.
Le dimanche 01 février 2015, vers 3h00’ du matin, un autre jeune motard a été agressé par ses clients dans la commune Tshopo qui ont emporté son engin. II a été retrouvé grièvement blessé au couteau. Il rendit l’âme quelque temps après à l’Hôpital générale de référence de Kisangani.
Plusieurs autres cas ont été commis et continuent à se commettre dans la ville de Kisangani, notamment dans les communes de Kabondo, de Mangobo, Tshopo et Makiso. Les victimes sont pour la plupart des cambistes des rues, des taximen-moto et des cyclistes “To le ka”.
Les atrocités avec lesquelles les bandits commettent leurs crimes (égorgement) est loin de nature des Boyomais. C’est pourquoi, pour la Société civile, la migration des populations de l’Est où de tels assassinats sont régulièrement commis n’est pas à négliger et est à surveiller. Les services de sécurité, devront ouvrir l’œil et le bon pour mettre hors d’état de nuire ce banditisme qui prend de plus en plus de l’ampleur à Ksangani.
A l’intérieur de la Province Orientale, le district de l’lturi passe pour le milieu le plus exposé à l’insécurité. Le dernier cas en date est la fusillade, dans la nuit du 31 janvier au 1er février 2015, au Dancing Bar de l’Hôtel Digital - BandaI de Aru-centre, à 300 km au Sud de Bunia. Une bande d’inciviques non autrement identifiés y a fait irruption et tiré une rafale entraînant ainsi la mort de 14 personnes parmi lesquelles des officiers de la Police nationale congolaise (PNC) et des FARDC, un fonctionnaire de la Monusco d nationalité indienne ainsi que la tenancière de ce Dancing Bar, de nationalité ougandaise mariée à un Congolais. 17 autres personnes ont été blessées dont l’une a rendue l’âme le lundi 02 février 2015. Ce qui porte le bilan à 15 morts jusqu’au moment où nous couchions ces lignes.
Ci et là dans le district de l’Ituri, les éléments de la milice armée du FRPI (Front de Résistance Patriotique de l’lturi) de Banaloki, alias Cobra Matata, arrêté et transféré à Kinshasa après sa reddition, réfractaires à la démobilisation, continuent à insécurisé la paisible population.
Cette situation d’insécurité a fait l’objet du point de presse animé le lundi 02 février 2015 par le ministre provincial de l’Intérieur, Décentralisation, Ordre public, Affaires coutumières, Population et Droits humains, Pierre Hubert Moliso Nendolo Bolita, dans la salle des réunions du gouvernorat de province à Kisangani.
Selon lui, ce regain d’insécurité e pour origine la circulation d’armes, les infiltrations, etc. A Kisangani, la commune Tshopo, précisément le secteur compris entre les 15ème et 17ème avenues, avait servi de quartier général (QG) de l’armée ougandaise (UPDF) lors de la guerre de 6 jours (du 5 au 10 juin 2000) qui l’avait opposée à l’armée rwandaise (APR), a rappelé Pierre Hubert Moliso Nendolo. A leur retrait, les militaires ougandais y avaient abandonné toute une cargaison d’armes et munitions dont s’étaient accaparés les habitants du quartier Pumuzika notamment de la commune Tshopo.
Face à ce tableau sombre de la ville de Kisangani en particulier et de la Province Orientale en général, le gouverneur Jean Bamanisa Saidi vient de lancer l’opération « arme contre 100$ US “. Pour Pierre Hubert Moliso qui a livré cette information à la presse, cette opération concerne toute personne qui, volontairement, viendrait remettre une arme de guerre opérationnelle, et toute celle qui dénoncerait tout détenteur illégal d’arme de guerre. Et la personne qui dénoncerait ce cas sera protégée, a rassuré le ministre provincial en charge entre autres de l’Intérieur et Sécurité.
Il a rappelé que cette opération avait été lancée dans le temps en Ituri, mais, quelques 600 armes seulement étaient récupérées à Bunia. Ce n’est pas suffisant !
Dans le même ordre d’idées de sécurisation de la population, le gouvernement provincial de la Province Orientale a arrêté un train de mesures, a souligné le ministre provincial Pierre Hubert Moliso Nendolo. C’est ainsi que ‘la population est invitée à communiquer aux autorités et entre elle toute source d’insécurité, la sécurité étant une affaire de tous. Les patrouilles mixtes grâce auxquelles quelques inciviques sont arrêtées seront accentuées.
Par rapport à la sécurité transfrontalière, le gouvernement provincial fournit des efforts. Le gouverneur Bamanisa a signé des accords avec ses homologues du. Sud-Soudan qui continuent à communiquer et échanger des informations entre eux, a dit Pierre Hubert Moliso. Cependant, les crimes frontaliers sont un phénomène mondial.
En dépit de la sécurisation des frontières par les voies officielles, outre les crimes, il y a aussi la fraude économique. C’est le cas de la frontière entre la RD Congo et l’Ouganda où il existe plus de 400 pistes par lesquelles des Congolais inciviques passent pour aller vendre et acheter des produits. Les malfaiteurs utilisent également ces mêmes pistes pour commettre des forfaits en Ituri.
S’étendant sur toute la Province Orientale, combien l’opération « arme contre 100 $ » coûtera-t-elle à la province si jamais armes et munitions sortaient en masse de leurs cachettes ? This is the question.
GIRIS