Avec l’absence du ministère des Affaires sociales et humanitaires
Qui va gérer les victimes et autres déplacés suite aux troubles qui sont légion au pays ?
Le gouvernement dit de cohésion nationale, attendu par certains depuis plus de 12 mois, est enfin là. Point n’est besoin cependant de rappeler que ce gouvernement, qui est tout sauf celui de cohésion nationale, comporte énormément de lacunes parmi lesquelles il y a lieu de relever notamment son caractère provocateur, à cause de la présence massive en son sein de personnalités ayant joué des rôles de premier plan dans le ficellement du projet de révision constitutionnelle et/ou de l’établissement d’une nouvelle Constitution à des fins connues de tous les Congolais !
Alors que ce projet porte en lui des germes de destruction du pays, parce qu’il s’oppose à la volonté commune exprimée par la Constitution en vigueur dans le pays, s’agissant de la fin d’un mandat présidentiel, les dites personnalités viennent d’être nommées à des titres divers au gouvernement, un peu comme pour reconnaître les bons et loyaux services rendus par eux à la Nation !
Il y a lieu aussi de relever le caractère trop clientéliste de ce gouvernement, qui se veut pourtant équilibré et réellement représentatif de l’unité nationale, alors qu’il reste numériquement et sociologiquement dominé par des personnalités qui se partagent » le gâteau de tout le monde » depuis une décennie et projettent même de continuer à se le partager aussi longtemps qu’elles le voudront… et advienne que pourra ! Passons.
Des crimes contre l’humanité !
Pendant que se prépare ou que se tient la première réunion du gouvernement dit de cohésion nationale, il nous vient à l’esprit l’idée de poser la question suivante à son artisan et à son conducteur, à savoir Joseph Kabila et Augustin Matata Ponyo. » Qui gérera les victimes et autres déplacés suite aux troubles incessants qui sont légion dans le pays » ?
En effet, à part les lacunes capitales citées et commentées ci-haut, une revue prudente de la liste des ministères créés au terme de l’ordonnance publiée par Joseph Kabila permet de relever l’absence d’un ministère important, quand bien même il ne génère pas d’argent comptant. Il s’agit du ministère des Affaires sociales et humanitaires, qui fonctionnait indépendamment (à juste titre) des autres ministères. S’agit-il là d’une omission volontaire ou d’un oubli tout simplement ?
A notre avis il y a lieu de combler cette grave lacune sans plus tarder car, dans un pays comme la RDC, où la misère est poussée à l’extrême, où les guerres, catastrophes naturelles et accidents mortels ou invalidants se succèdent au rythme d’heures, les improvisations dans l’assistance publique qui se profilent déjà à l’horizon sont assimilables à des crimes contre l’humanité !
Par Kambale Mutogherwa.