JEAN-MICHEL DUMOND : " L’UE PARTICIPE ACTIVEMENT AUX EFFORTS DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE POUR RESTAURER LA PAIX EN RDC "

Mercredi 11 mai 2016 - 08:43
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Et à cette occasion, le diplomate a rappelé que l’Union européenne a participé activement aux efforts de la communauté internationale pour restaurer la paix en RDC. Notamment à travers la Monusco. Jean-Michel Dumond a indiqué que l’UE a accompagné le retour à la démocratie en soutenant financièrement le référendum constitutionnel de 2005 et les processus électoraux de 2006 et de 2011 et en déployant d’importantes missions électorales.

Discours de S.E.M. Jean-Michel Dumond, Chef de la Délégation de l’Union européenne en République démocratique du Congo à l’occasion de la Fête de l’Europe (Kinshasa, le 9 mai 2016)

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Honorables Députés et Sénateurs ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Mission diplomatiques ;
Chers collègues de la Délégation de l’Union européenne ;
Distingués invités, chers amis !

Soyez ce soir les bienvenus à la Résidence de l’Union européenne à l’occasion de la Fête de l’Europe. La "Saint Schuman" commémore la déclaration de 1950 qui a donné une impulsion décisive au processus d’intégration européenne et marque symboliquement la naissance de ce qui est devenue l’Union européenne, maintenant forte de 28 Etats membres.
Avant qu’elle ne se concrétise en un véritable projet politique, l’idée européenne resta limitée au cercle des philosophes et des visionnaires. La perspective des "États Unis d’Europe", chère à Emmanuel Kant et à Victor Hugo, correspondait à un idéal humaniste et pacifiste. Il a fallu attendre les horreurs de la seconde guerre mondiale pour convaincre nos peuples d’entrer dans une ère nouvelle : celle d’une organisation structurée du continent européen fondée sur des intérêts communs, garantie par des traités assurant l’égalité de chaque État et le respect du droit. L’Union européenne a assuré la paix et la prospérité depuis plus de soixante ans. C’est ce que nous célébrons ensemble aujourd’hui.
L’Union européenne affronte aujourd’hui des défis nouveaux : croissance atone, inégalités croissantes, remise en cause du modèle social, difficultés d’intégration des populations immigrées, sécurité, réchauffement climatique. Face à ces difficultés, nous n’avons pas besoin de moins d’Europe, parfois de plus d’Europe mais surtout de mieux d’Europe. L’euro implique une intégration budgétaire et bancaire idoine. Une gestion humaine des mouvements migratoires suppose une réponse coordonnée à notre frontière extérieure commune.
L’Union promeut une vision humaniste et progressiste de l’Homme. Les seules forces du marché ou le recours à l’action unilatérale de pays agissant séparément ne peuvent garantir la satisfaction des besoins des peuples. L’UE est donc porteuse d’un message et d’un modèle. Les droits de l’Homme, la solidarité sociale, la liberté d’entreprendre, le partage équitable des fruits de la croissance, le droit à un environnement protégé, le respect des diversités culturelles, linguistiques et religieuses constituent pour les Européens leur véritable patrimoine. Ce projet commun n’empêche pas pour autant, bien au contraire, le débat interne sur la manière de réaliser ces objectifs. Ceci vaut pour tous les systèmes démocratiques. Mais, ces objectifs seraient vains s’ils ne s’accompagnaient pas d’un engagement fort sur la scène internationale en faveur de la sécurité et de la stabilité collectives, avec les régions se situant sur ses frontières : le sud de la Méditerranée, les Balkans, la périphérie orientale, le Caucase, le Moyen-Orient, mais aussi au-delà, avec l’Afrique sub-saharienne. L’Union européenne a ainsi déployé des efforts considérables pour trouver des solutions politiques aux crises qui affectent ces régions. Vous connaissez par ailleurs notre attachement de longue date à la stabilité de la Région des Grands Lacs.
Vous avez pu suivre les succès récents engrangés grâce à l’engagement collectif dans le cadre de la COP 21 pour lutter à terme contre le réchauffement climatique. Nous nous félicitons tous du résultat. La République démocratique du Congo qui figure au rang des dix pays qui risquent le plus d’être affectés par le changement climatique, a joué un rôle important dans ces négociations. La République démocratique du Congo abrite en ce moment la réunion des ministres de l’Environnement des pays d’Afrique centrale et les partenaires pour la protection des forêts du Bassin du Congo, signe de son engagement à protéger ce poumon essentiel pour l’Humanité. Au-delà de cet avenir partagé, nous entretenons avec la République démocratique du Congo, des liens affectifs, tissés par l’histoire et la proximité culturelle. Nous avons ainsi été particulièrement touchés par les témoignages de sympathie reçus de la part de Congolais et des autorités de la République démocratique du Congo, suite aux récents attentats de Paris et de Bruxelles. De même, avons-nous, à l’occasion d’un déplacement à l’Est, témoigné notre sympathie envers les populations de la région de Beni, victimes de massacres abominables.
En effet, l’Union européenne et la République démocratique du Congo sont engagées dans un partenariat étroit depuis 1958, soit avant même la proclamation de l’indépendance. Ces relations n’ont fait que se renforcer. L’Union européenne a contribué au fil des années à la reconquête par la République démocratique du Congo, de sa souveraineté et de sa place sur le Continent.
Ainsi, avant même le Traité de Lisbonne, l’Union européenne a déployé une approche globale mettant sur pied les premières missions sécuritaires européennes sans participation de l’OTAN, ARTEMIS en 2003, puis EUFOR en 2006. Depuis, la réforme de la police et de l’armée ont été engagées à travers les missions EUPOL et EUSEC. La mission EUPOL s’est terminée en 2014 ; La mission EUSEC s’achèvera en juin de cette année. Ces départs témoignent des progrès accomplis dans la voie de la stabilisation, permettant le passage d’une gestion de crise à un partenariat de développement. L’Union européenne a participé activement aux efforts de la communauté internationale pour restaurer la paix en République démocratique du Congo notamment à travers la MONUSCO. Elle a accompagné le retour à la démocratie en soutenant financièrement le référendum constitutionnel de 2005 et les processus électoraux de 2006 et de 2011 et en déployant d’importantes missions d’observation électorale.
Au-delà des aspects politiques et militaires, l’Union européenne apporte son appui au développement sous forme de dons dans le cadre des Accords de Cotonou. L’enveloppe pour la période 2014/2020 (11ième FED) est une des plus importantes sur un plan bilatéral avec plus de 620 millions d’euros, mobilisés sur 4 axes prioritaires : renforcement de la gouvernance : réforme des Finances publiques, de la Police, de l’Armée et de la Justice sur la base des conclusions des Etats généraux de la justice, engagés par le ministre de la Justice, sous les auspices du président de la République afin de doter la République démocratique du Congo d’institutions professionnelles,