
Pour célébrer le 10e anniversaire de création d’Expertise France (EF), l’ambassadeur de France en RDC, Rémi Maréchaux, la directrice pays de l’Agence française de développement (AFD), Safia Ibrahim, et la directrice pays d’Expertise France, Aude Delescluse, ont organisé un point de presse le mercredi 23 avril à Kinshasa. Ce point de presse a mis en avant le travail accompli par cette agence en RDC depuis qu’elle y est active en 2022.
Expertise France est une agence interministérielle du gouvernement français, filiale du groupe AFD, spécialisée dans le renforcement des capacités et la mobilisation d’expertise à la demande des gouvernements et d’autres partenaires. Elle est présente dans 147 pays, avec une activité concentrée à 60% sur le continent africain.
« Avant, chaque ministère français dans son domaine de compétence avait sa propre agence. Comme les États partenaires souhaitaient renforcer les capacités de leurs régies financières, de la direction du budget, etc., il fallait traiter avec le ministère français compétent. Il y a 10 ans, il a été décidé de regrouper toutes ces expertises en une seule agence : Expertise France. Si demain le ministre congolais du Budget souhaite bénéficier d’une assistance technique pour passer du budget des moyens au budget programme, c’est Expertise France qui s’occupera du déploiement de l’expert. Elle est donc impliquée dans les politiques publiques ainsi que dans des petits projets en dons », a expliqué l’ambassadeur.
En RDC, où l’agence est active depuis trois ans, elle met en œuvre neuf projets dans divers secteurs tels que la sécurité, la santé, l’entrepreneuriat, l’enseignement supérieur, la biodiversité, le développement urbain, le sport et la culture, pour un coût total de 95,2 millions d’euros. Parmi ces financements, 77% proviennent de l’AFD, 22% de l’Union européenne et 1% du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères.
Dans le secteur de l’enseignement supérieur, Expertise France soutient un partenariat entre plusieurs universités et instituts supérieurs de Kinshasa, Bukavu, Lubumbashi, Kisangani et Kolwezi avec des universités françaises. Ce projet, financé à hauteur de 15 millions d’euros, vise à former des ingénieurs miniers et en hydroélectricité, à la demande du gouvernement congolais.
Dans le domaine de la santé, l’agence construit des laboratoires dans six zones de santé périurbaines de Kinshasa avec un financement de 12 millions d’euros pour renforcer la lutte contre les épidémies. À Bukavu, elle réalise un projet similaire avec un financement de 8 millions d’euros provenant du Fonds mondial.
Concernant l’entrepreneuriat, Expertise France met en œuvre le projet « Pour Elles » à Kinshasa, Kikwit et Bukavu. Avec un budget de 12 millions d’euros, ce projet vise à renforcer les capacités de 600 femmes entrepreneuses et à faciliter leur accès au crédit. A Bukavu, le projet est suspendu suite à la situation sécuritaire.
« Nous disposons d’une panoplie de moyens d’actions, à la fois la mise à disposition d’experts pointus auprès de tel ou tel autre ministère, mais aussi cette capacité à agir comme un ensemble lié pour la mise en œuvre d’un projet. Raison pour laquelle, en RDC, nous sommes parfois mobilisés, par exemple, par l’AFD ou l’Union européenne pour accompagner des structures dans la mise en œuvre de leurs plans de transformation », a déclaré la directrice pays d’Expertise France.
Tous les projets exécutés par Expertise France sont des dons, ont tenu à préciser les trois diplomates.
« L’AFD est comme la petite Banque mondiale. Vous avez PROPARCO (société de promotion et de participation pour la coopération économique) qui est sa filiale un peu comme SFI et vous avez Expertise France qui représente le PNUD […]. Expertise France aujourd’hui c’est une enveloppe de moins de 100 millions d’euros en dons. Ce n’est pas un prêt. Elle emploie près de 70 personnes dont trois quarts sont des Congolais », a insisté Safia Ibrahim, directrice pays de l’AFD.
Notons que l’agence exécute également un projet de planification urbaine à Kolwezi avec 1 million d’euros, un projet d’amélioration des infrastructures urbaines à Boma pour 10 millions d’euros, ainsi qu’un autre visant à soutenir la gestion durable de cinq aires protégées de l’Institut pour la conservation de la nature (ICCN) avec un financement de 4,3 millions d’euros. De plus, elle est impliquée dans un projet de réhabilitation des infrastructures sportives et culturelles à Kinshasa pour un coût de 15 millions d’euros et dans un projet de Défense co-géré avec l’agence belge ENABEL, dont la part d’Expertise France s’élève à 16,4 millions d’euros.
Bienfait Luganywa