Haut-Lomami : la baisse de cours des matières premières se répercute sur la vente du gros bétail

Mardi 10 mai 2016 - 12:43

Le monde des affaires connaît de sérieux problèmes dans la province du Haut-Lomami. Les éleveurs éprouvent d’énormes difficultés pour vendre leurs vaches.

 

Le marché de la vente du gros bé tait dans la province du Haut-Lomami ne fait que dégringoler. A ce jour, près de dix mille cinq cent vaches prêtes ne peuvent être commercialisées, faute d’acheteurs. Selon le chef de division de l‘agriculture, pêche et élevage à Kamina, « le gros marché de Kolwezi est tombé d’un cran suite à la crise financière que traversent les entreprises minières implantées dans la province du Lualaba ». Le chef de division de l’agriculture de cette province invite les opérateurs économiques importateurs de la viande fraîche à se ravitailler à Kamina.

 

Pendant que dans es centres urbains comme Lubumbashi, Likasi et Kolwezi, l’on consomme principalement de ta viande de bœuf importée de la Zambie ou d’autres pays de l’Afrique australe voire de l’Amérique Latine, il y a au moins 10.500 têtes de vaches que les compagnies d’élevage à Kamina ne parviennent pas à écouler.

 

Leurs principaux acheteurs de ces vaches n’étaient autres que les entreprises minières de Kolwezi. Celles-ci ont, pour la plupart, suspendu les activités d’exploitation minière qui leur permettaient de renforcer le pouvoir d’achat. Un des médecins vétérinaires dû grand élevage de Kamina (Grelka), Lumbu Kazadi, affirme que son personnel connaît déjà des retards dans la paie des salaires. « En tout cas, toutes les Minings qui étaient à Kolwezi s’étaient abonnées auprès de nous. Il y a plus de sept mille têtes in vendues ce jour Ce qui a une répercussion également sur notre personnel, avec ce non-paiement des salaires. Nous voulons que le marché reprenne », s’est-il plaint.

 

Dans le même ordre d’idées, Evariste Kazembe, chef de division de l’agriculture, pêche et élevage, lance un appel aux opérateurs économiques en vue de sauver le secteur de l‘élevage dans le Haut-Lomami. « Que les opérateurs économiques puissent s intéresser au financement de grands élevages qui sont capables de ramener les bêtes à Lubumbashi, Kolwezi, Likasi... On ne peut pas amener les grands troupeaux à Lubumbashi, où il n’y  a pas de pâturages, et commencer à chercher des acheteurs », a-t-il indiqué.

 

Avec 35 000 têtes en 2015, la société Grelka réunissait le plus important cheptel bovin de RDC. Issues de races africaines et européennes, ses vaches sont particulièrement bien adaptées au terrain katangais.

 

Les élevages de Katongola (Grelka) réunissent e plus important cheptel bovin de RD Congo, répartis sur deux ranchs qui sont les plus modernes et les mieux équipés de la province. Le premier, celui de Katongola, s’étend sur 350 000 hectares près de Kamina, dans le Haut-Lomami, et le second couvre 100 000 hectares sur le plateau des Blanc, dans le district de Kolwezi.

Deuxième plus gros éleveur de la province après Grelka, la Pastorale du Haut-Lomami compte, quant à elle, plus de 18 000 têtes et dispose d’une concession de 212 000 hectares située à environ 20 km de Kamina, selon les statistiques de 2015.

 

Fondée dans les années 1930, pendant la colonisation, par le baron et banquier bruxellois Henri Lambert, la société Grelka a été rachetée en 2006 par George Forrest, qui en est l’actionnaire majoritaire (93% du capital).

 

Le tycoon provincial, président du Groupe Forrest International (GFI, actif depuis 1922 en Afrique centrale dans le BTP, le ciment, es services miniers et les plantations) était alors un nouveau venu dans le domaine de l’élevage. Et il a voulu redonner à Grelka son lustre d’antan, celui des années 1970-1980, quand les ranchs de la société approvisionnaient en viande rouge la quasi-totalité de la clientèle du Katanga et de la province voisine du Kasaï-Oriental.

Par Olivier KAFORO