Un mois après son lancement, l’opération de désarmement forcé des rebelles rwandais des Fdlr dénommée « Sokola 2 » semble bien partie. Quatre vingt treize éléments de ces forces négatives du Rwanda qui sèment l’insécurité dans l’Est du pays, voici plus de deux décennnies, ont été capturés par les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo).
Ils ont été présentés au ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga, hier dimanche 1er mars au siège de l’état-major de la force terrestre du Nord-Kivu, installé à Goma. Témoins de l’événement : le gouverneur de province Julien Paluku, les journalistes venus de Kinshasa et ceux de la presse locale de Goma.
Parmi les 93 éléments capturés par les Fardc, il y a 23 Rwandais dont 2 majors ayant joué un rôle important dans ce qui arrivait en RDC. Et le reste des prisonniers est constitué des Congolais «vendus», pour reprendre les termes du général Sikabwe, qui les a présentés au Gouvernement par le biais de son porte-parole.
Dans la première étape de l’opération lancée le 27 janvier dernier, quarante trois éléments ont été capturés, dont 6 au Sud-Kivu et 37 au Nord-Kivu.
Prenant la parole, à cette occasion, le commandant des opérations le général Mushale, a d’abord situé le contexte dans lequel lesdites opérations ont été lancées, avant d’en arriver au bilan mi-chemin.
On retient au passage qu’on est arrivé à la phase de désarmement forcé suite au refus de ces rebelles rwandais de déposer volontairement les armes et de se regrouper dans des camps de campement en vue du rapatriement de leur pays d’origine, le Rwanda.
Le général Mushale a indiqué, par ailleurs, qu’une fois l’opération lancée, 17 combattants Fdlr s’étaient rendus eux-mêmes, par crainte de tomber victimes de l’offensive des FARDC. Ils ont été immédiatement remis à la Monusco qui s’était chargée de leur rapatriement dans leur pays d’origine. C’était à l’époque où il y avait encore coopération entre les forces onusiennes et l’armée nationale, a rappelé le porte-parole du gouvernement.
Après, le commandant des opérations a donné la parole à son adjoint pour procéder à la présentation proprement dite des éléments Fdlr capturés et leurs complices congolais.
Parmi les deux majors rwandais présentés comme prisonniers, celui capturé dans le territoire de Walikale était chef des opérations. Tandis que l’autre était chargé des relations publiques avec la communauté internationale et des ongs.
La présentation des combattants capturés terminée, on est passé à celle des armes qu’ils utilisaient.
Le droit international humanitaire préservé
Une fois qu’il a pris connaissance des semeurs de l’insécurité capturés, le ministre de la Communication et des Médias a décidé de s’adresser aux journalistes.
Pour Lambert Mende, cette présentation dément désormais les rumeurs les plus folles que certaines méchantes langues répandaient autour de l’opération « Sokola 2 », jusqu’à pousser dans le scepticisme, doutant même de son lancement effectif.
En outre, il a tenu à rassurer l’opinion tant nationale qu’internationale du respect par la République Démocratique du Congo des normes internationales en la matière. Raison pour laquelle tout se passe jusqu’à présent de manière professionnelle, sans dérapages ni dégâts majeurs à déplorer.
Quant au bilan, il a fait savoir qu’en prenant en compte ceux qui s’étaient rendus volontairement avant le lancement de l’opération de désarmement forcé, chiffrés à 338 personnes cantonnées à Kisangani et à Kanyabayonga, le total porte à 431 personnes neutralisées: 338 volontaires plus 93 capturés.
Comme preuve du professionnalisme des FARDC, le général Mushale a renseigné qu’à ce jour, seuls 7 éléments Fdlr ont été tués pour s’être entêtés de se rendre.
Lambert Mende a saisi l’occasion pour lancer un appel citoyen aux compatriotes du Nord et du Sud-Kivu à ne pas se faire complices de l’ennemi en tuant leurs frères et sœurs, mais plutôt, de les dénoncer afin de permettre à l’armée de les capturer et les retourner dans leur pays d’origine.
Répondant à la question liée aux relations avec la Monusco, il a indiqué: « Nous ne sommes pas en guerre contre la Monusco. Mais, il y a des malentendus, des choses qui ne se sont pas bien passées… ».
Dominique Mukenza, envoyé spécial à Goma