Les odeurs nauséabondes font fuir les éventuels visiteurs
La commune de Ngaliema serait parmi les premières municipalités salubres de la ville province de Kinshasa. Mais ce semble pas être le cas du quartier Djelo à Binza/Delvaux, où les habitants cohabitent avec les immondices.
Cela fait plus d’une année déjà que les pensionnaires de cette entité ne respirent pas un air pur, mais plutôt une odeur nauséabonde que dégage le site érosif de Mataba, une concession de l’église kimbanguiste transformée aujourd’hui en décharge publique.
On peut d’ailleurs bien voir de grands camions ou encore des pousses-pousseurs y déposer des déchets de tout genre, ramassés dans plusieurs parties de la ville.
Envahi par les mouches
Et tout autour de cette décharge publique des menuisiers, mécaniciens, ajusteurs y travaillent, près d’un petit marché situé au coin de l’avenue Kintambo. On peut même entendre une belle mélodie chantée par les mouches qui viennent goûter le repas préparé dans des restaurants de fortune, communément appelé » Malewa « .
Selon un médecin trouvé dans un centre de santé de la place » personne n’échappera aux maladies diarrhéiques et respiratoires. C’est vraiment déplorable de voir les mamans entrain de vendre la nourriture sans même la couvrir. Regardez comment les mouches envahissent leurs étalages, ces vecteurs de la fièvre typhoïde sont tout le temps dans ces immondices qui proviennent parfois de la maternité de Delvaux ».
Dans ce quartier, rares sont ceux qui reçoivent des visiteurs. L’odeur nauséabonde en serait la principale cause.
Un homme rencontré à l’arrêt de bus TRANSCO, venu rendre visite à son grand frère, précise qu’il a du mal à supporter cette odeur et qu’il a l’habitude de rencontrer son frère de l’autre côté du macadam.
Les responsables de la paroisse Saint Sacrement ne sont pas restés indifférents à cette situation, car ce sont eux qui détiennent la maternité des sœurs religieuses de Delvaux, la plus grande maternité de la commune de Ngaliema.
Dans cet établissement, se trouvent exposés les nouveaux nés. Et leurs parents sont obligés de réduire le nombre de jours normaux pour un bébé pour quitter la maternité, afin de préserver leur progéniture des microbes.
Un salongo réclamé
Pour M. Mazemba Sysy, chef du quartier Mateba, il serait imprudent d’interdire de jeter les ordures dans cette érosion, qui existe depuis plus de 20 ans. Mais l’homme compte agir avec l’appui du gouvernement pour organiser un » salongo » (travail collectif), avec la collaboration de la population du quartier.
La vie semble être compliquée pour les habitants de ce quartier. Mais le mieux à faire consisterait à planter des bambous, au lieu de jeter les immondices pour stabiliser les sols.
Par Nathalie Mawete/CP