La police a détruit, samedi 9 mai, les étalages du marché dénommé «ville-basse» dans la ville de Kikwit (Bandundu), en exécution du jugement de Tribunal de Grande Instance de Kikwit en faveur de la famille Takizala. Cette famille se querellait ce lieu de négoce avec la commune de Lukolela que le tribunal a accusé d’occupation anarchique.
Selon des témoins, de nombreux tenanciers de ce marché ont perdu leurs biens parce que cette opération de la police a été effectuée tôt le matin.
Les occupants et les détenteurs de boutiques qui ont débarqués le matin en pleurs se sont retrouvés devant un spectacle désolant sur le lieu.
Aucun étalage ni construction n’a été épargné dans cette espace qu’occupent les policiers depuis la nuit du vendredi 8 mai.
Quelques occupants affirment avoir récupéré leurs biens. D’autres par contre parlent de la perte ou du vol des tôles de leurs hangars.
Vue du marché "Ville-Bass" après la destruction de la police nationale. Radio Okapi/Ph. Fabien KambinziVue du marché "Ville-Bass" après la destruction de la police nationale. Radio Okapi/Ph. Fabien Kambinzi
La plupart d’entre eux désapprouvent cette décision et accusent l’Etat de les avoir abandonné à leur triste sort.
«Ce marché existe depuis 40 ans. Comment quelqu’un peut venir aujourd’hui gagner le procès? Nous avons les enfants qui étudient en sixième des humanités et en sixième primaire. Les enfants qui vont présenter les examens d’Etat et le Tenafep. Nous sommes dans la rue, qu’allons-nous faire ? Ce sont les mêmes autorités que nous allons voter ! Aujourd’hui, ils nous font souffrir, quel sera notre sort ? », s’est plaint un vendeur du marché « ville-basse ».
Outre le déguerpissement des occupants de ce marché, le tribunal de Grande Instance de Kikwit a condamné la commune de Lukolela, propriétaire de ce marché, au paiement de 5 millions de francs congolais (5 422 dollars américains) à la partie Takizala, à titre de réparation des préjudices subis.