Huit mois après l’assassinat crapuleux du colonel Mamadou Ndala sur la route Mbao Oicha, à Beni dans la province du Nord-Kivu, toutes les batteries sont mises en marche pour l’organisation d’un procès afin de faire éclater la vérité.
D’après une source judiciaire dans la région, les juges de la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu qui siègera en chambre foraine dans l’affaire Mamadou Ndala sont arrivés depuis le lundi 29 septembre 2014 à Beni où le procès doit se tenir.
Le président de cette cour a annoncé une dizaine d’audiences pour faire éclater la vérité sur l’assassinat de l’ancien commandant du 42ème bataillon commando des unités de réaction rapide de l’armée congolaise survenu le 2 janvier dernier.
Effectivement, la population de cette partie du pays et l’ensemble de Congolais attendent l’éclatement de la vérité, pour que les vrais auteurs de cet ignoble assassinat répondent de leurs actes.
Devant la presse locale à Beni, le colonel Joseph Mukako, président de la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu a déclaré : » Nous sommes venus pour examiner les cas de présumés auteurs de l’assassinat du général Mamadou Ndala et de deux de ses gardes du corps « .
Pour l’éclatement de la vérité, la justice militaire envisage d’organiser près de 18 audiences pour que toute équivoque soit levée à la fin de l’instruction du dossier.
Le démarrage du procès des présumés assassins de feu Mamadou Ndala est une bonne chose et constitue une bonne occasion pour que l’opinion puisse connaitre les circonstances réelles de la mort du colonel Mamadou Ndala, considéré comme tombeur des rebelles du M23.
C’est une audience publique et la population qui se posait tant de questions autour de la mort de Mamadou assistera massivement au procès.
Selon des sources judiciaires, une vingtaine de prévenus seront à la barre lors de la première audience. Parmi eux, 8 civils, 4 officiers supérieurs des Forces Armées de la RDC (FARDC) et deux anciens gardes du corps de feu Mamadou Ndala.
Le colonel Mamadou Ndala, terreur des rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), assassiné le jeudi 2 janvier dernier près de Beni, dans l’Est de la République démocratique du Congo, devrait être enterré à Goma comme le souhaiter la population de cette partie du Nord Kivu.
Cette demande avait été rejetée par Kinshasa. Mais avec la tenue de ce procès à Beni, le souhait de tout le monde est de voir la justice congolaise dire le droit en sanctionnant les vrais assassins de ce brave militaire.
Rappel des faits
Jeudi 2 janvier 2014 au matin, une roquette a visé la jeep du colonel Ndala à Matembo, une localité du territoire de Beni, situé dans le nord de la province du Nord-Kivu (est), où sévissent plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers.
A l’époque, le gouvernement congolais accusait les rebelles ougandais de l’Alliance des forces démocratiques et de l’Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (ADF-Nalu), mais cette thèse ne convainc pas de nombreux habitants ainsi que plusieurs militaires.
Deux jours après l’assassinat de Mamadou Ndala, une marche de quelques centaines de jeunes qui réclamaient l’enterrement du colonel Ndala à Goma, capitale du Nord-Kivu, a été dispersée au gaz lacrymogène par la police.
Dimanche soir, la société civile (associations, organisations, syndicats, etc) du Nord-Kivu a pour sa part appelé la population de la province à observer une « journée de deuil (lundi) pour honorer ce héros ».
Le colonel Ndala, 35 ans, était connu pour ses nombreuses victoires contre la rébellion du M23, que le Rwanda et l’Ouganda voisins sont accusés d’avoir soutenue, et qui a capitulé le 5 novembre 2013 après une offensive de l’armée et de la brigade d’intervention de l’ONU.
Par Godé Kalonji Mukendi