APRES L’ETAT DES LIEUX INITIE PAR LE COMITE MOVA PPRD : PLACE À L’ACTION !

Vendredi 10 juillet 2015 - 06:40

Mais pour y arriver, il faut des moyens pour permettre au nouveau quatuor dirigeant de se mouvoir sur l’ensemble du territoire en prévision des échéances électorales.
Installé au croisement des avenues Batetela et Pumbu dans la très chic Gombe, le 25 mai dernier, Henri Mova Sakanyi a presque fini le tour du propriétaire. Avec ses trois adjoints, le nouveau secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a commencé par l’état des lieux. Pas seulement d’un point de vue comptable. Mais surtout sous l’angle managérial et politique pour le coup.
Le comité Mova a entrepris d’écouter la base, les cadres en ce compris les différents animateurs du parti à tous les échelons. Question d’enregistrer les critiques, les doléances et les suggestions des militants. Histoire aussi de se faire une idée aussi exacte que possible du climat qui prévaut au sein du parti. Fort de cette mine d’or, Henri Mova et ses trois secrétaires généraux adjoints peuvent proposer une thérapeutique idoine qui se traduira notamment par le visage du nouvel exécutif du parti. Très attendu ce " gouvernement " du PPRD. Qui en fera partie ? Quel en sera le profil type du secrétaire national, version Mova ? En plus, l’autre défi à relever est idéologique. Pas une sinécure. Car, si le PPRD peut se targuer d’avoir des ancêtres d’une traçabilité aussi claire que Lumumba et ses compagnons ; Mzee Kabila et tous ses semblables, jusqu’ici le fond idéologique reste à approfondir. Mieux, c’est l’idéologie plutôt que la recherche des strapontins qui devait être le ressort de l’engagement. C’est l’une des conditions essentielles pour que ce parti social démocrate, façon nationaliste de gauche, s’impose comme ses aînés qui sont aux affaires dans nombre de pays d’Afrique australe. Enfin, pour passer à l’action, les moyens tant logistiques que financiers devraient être mis à la disposition de l’équipe Mova. Comment gagner le pari de la conservation du pouvoir et de la pérennisation du parti si les moyens ne suivent pas ? A ce sujet, le système bien en vogue dans nombre de partis politiques basé sur l’aumône de quelques cadres nichés dans les institutions devrait laisser place à un budget régulier. Lequel serait le fruit des cotisations et autres legs. Le PPRD pourrait ainsi se déployer d’autant plus facilement que le quatuor dirigeant se trouve être des vertébrés.

C’est le vendredi 15 mai 2015, au terme de deux jours de travaux du Congrès du parti à la Foire internationale de Kinshasa (FIKIN), que l’ambassadeur Henri Mova Sakany succédait au Pr Evariste Boshab au poste de secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD)
Depuis son entrée en fonction, le comité dirigé par Henri Mova procède à l’état des lieux avant de nouvelles actions à mener au sein du principal parti présidentiel, le PPRD. Surtout avant d’annoncer des changements au comité exécutif un organe qui, en fait, constitue le gouvernement du PPRD. Une méthode qui mérite sans nul doute d’être saluée. C’est pour cette raison que la nouvelle équipe dirigeante est à l’écoute de différents animateurs du parti de la base. Car, on ne peut pas initier des actions nouvelles avant d’avoir fait la ronde des attentes des militantes et militant. Cette phase est vraiment importante avant de passer à l’action. Il faut d’abord connaître les problèmes, les attentes des populations par rapport au parti.

UN TRAVAIL IDEOLOGIQUE A FAIRE AVANT D’AUTRES ACTIONS
Comme dans tout parti politique digne de ce nom, il y a d’abord un travail idéologique à faire avant de poser des actions. Voilà qui anime le comité Mova en ce moment. Au PPRD, il y a donc un fond idéologique à soigner. Car, dans un parti politique, des cadres ne doivent pas seulement se retrouver pour des postes ou autres intérêts ciblés. Mais, c’est d’abord et avant tout pour partager la même idéologie. Il faut avant d’envisager le reste, s’imprégner de l’idéal défendu par Patrice Lumumba (et ses compagnons) et plus tard par M’Zee Laurent-Désiré Kabila (en compagnie de ses hommes) jusqu’au sacrifice suprême.
C’est à cette tâche que le comité Mova se livre actuellement avant de passer à la vitesse supérieure. Il s’agit, comme on s rend compte, d’un travail en profondeur pour que les uns et les autres maîtrisent les fondements idéologiques d’une formation afin de savoir exactement sur quel pied danser par rapport aux nombreux enjeux politiques. Un travail de fond qui renseigne sur la qualité du nouveau staff dirigeant du PPRD. Avec comme secrétaire général, l’ambassadeur Henri Mova, " un M’Zéiste " de première heure, assisté de trois secrétaires généraux adjoints dont Me Célestin Tunda qui est sur le terrain politique dès le seuil de la démocratisation. Depuis, cet avocat a été de tous les combats contre la dictature de Mobutu avant de répondre à l’appel de M’Zee Kabila. Idem pour le patron des députés PPRD, Ramazani Shadari. Véritable révélation lors des élections 2011 à Masimanimba dans le Bandundu, Micheline Kulumba a marqué les esprits par son ancrage dans cette province qui joue un rôle essentiel dans le maintien de tout régime à Kinshasa. Le choix du quatuor est d’ailleurs salué par bon nombre d’observateurs politiques.
De la même manière qu’il importe de commencer par un état des lieux, il est aussi attendu de la nouvelle équipe dirigeante du PPRD de grandes actions à mener sur le terrain. Car, le PPRD, après douze ans d’existence, ne devrait plus vivre des aumônes de tel ou tel autre de ses dirigeants. Bien au contraire, de la contribution de ses cadres qui sont dans les institutions de la République et de la cotisation de ses membres d’une manière générale. Et donc sur la même longueur d’onde que plusieurs grands partis africains historiques.
De ce point de vue, le PPRD devrait être une grande machine politique afin d’affronter le débat sur l’alternance avec conviction un parti sur lequel devrait d’abord compte le Président. Surtout que le choix du quatuor a obéi à l’ère sociologique avec Micheline Kulumba qui incarne l’ancienne province de Léopoldville, Célestin Tunda pour le centre de la République et Shadari pour l’Est. Il revient donc à la nouvelle équipe dirigeante du PPRD de relever le grand défi. Mais, pour y arriver, les moyens tant financiers que matériels et autres doivent suivre. Car, les nouveaux dirigeants doivent se mouvoir sur l’ensemble du territoire. M. M.