* La Monusco n’a enregistré aucune nouvelle reddition dans des sites de regroupement
Le désarmement volontaire des miliciens hutu rwandais des FDLR continue à avoir du plomb dans l’aile. Jusqu’hier, il n’y a eu que les 163 combattants présents au camp de transit de Kisangani avec près de 700 dépendants. Ces 163 sont ceux qui avaient accepté le plan de reddition dès le départ, il y a près de six mois. Après, aucun autre combattant ne s’est présenté au désarmement volontaire, malgré des multiples mises en garde de la Monusco et des menaces d’utilisation de la force dès l’expiration de l’ultimatum au 2 janvier prochain.
C’est dire que Martin Köbler, le patron de la Monusco n’impressionne pas outre mesure ces combattants hutu rwandais des FDLR. Sinon, ils se seraient bousculés au portillon de la reddition.
Ce qui n’est malheureusement pas le cas. On sait bien qu’ils ne sont pas au nombre de 163 élément mais 1.600 unités, selon les statistiques de la Monusco. On constate que c’est l’écrasante majorité qui rejette donc l’idée du désarmement volontaire. Ils y ont toujours posé plusieurs conditionnalités.
Auparavant, dans le courrier qu’ils avaient fait parvenir en son temps à la SADC, ils exigeaient avant toute reddition, des négociations politiques avec le Rwanda. Ce à quoi la Communauté internationale dans son ensemble avait réservé une fin de non recevoir.
Au début de cette semaine, ils ont exigé, dans une note adressée cette fois-là à la Monusco, plus de sécurité sur les sites de cantonnement de Kisangani ainsi que des vivres qui y font défaut pour nourrir les 700 personnes parmi lesquels 163 combattants et les autres constitués des dépendants.
La Monusco, qui a pris en charge la logistique reconnaît par son son Représentant spécial, Martin Köbler, qu’il y a quelques jours, il y avait eu un problème de vivres qui a vite été résolu par la suite.
UN ARTIFICE DE PLUS POUR GAGNER DU TEMPS
Quant à la sécurisation du camp à Kisangani, elle est conjointement assurée par les Fardc et les Casques bleus. Köbler juge ces nouvelles conditionnalités des FDLR comme un artifice de plus pour gagner du temps. Mais au 2 janvier, la Monusco et les Fardc vont frapper les éléments FDLR réfractaires à la reddition.
Au cours de cette semaine qui s’achève, la Monusco a fait voler ses gros "hélicots " d’attaque qui ont survolé les zone supposées occupées par les FDLR avec leurs bruits assourdissants annonçant la mort pour envoyer le message selon lequel la guerre n’est pas loin. Cependant, en dépit de ces manœuvres militaires héliportées, aucun milicien FDLR apeuré n’a quitté l’espace survolé.
Comme il n’y a que les 163 miliciens FDLR au désarmement volontaire, on va donc vers la guerre. Mais, elle pose la même question récurrente de savoir où elle aura lieu, sur quelle ligne de front se cachent les Hutu rwandais des FDLR qui manquent au rendez-vous de la reddition.
NOUVELLE GUERRE ASYMETRIQUE COMME A BENI
Cette nouvelle guerre asymétrie que serait-elle différente de celle que livrent les ADF/NALU aux populations civiles dans Beni-ville et Beni-Territoire où ils ont décapité à la hache et à la machette plus de 250 personnes sans aucune riposte ni des Fardc et encore moins de la Monusco ? Sans avoir eu les ressources nécessaires pour éteindre ce front en flammes, comment va-t-on se permettre d’en ouvrir un autre, à quelque 150 Km de là, à Lubero et dans le Masisi ? Des questions qui succèdent aux questions.
A ce sujet, parlant de la traque contre les ADF, Köbler s’est montré très peu loquace et très circonspect. Il a soutenu que la guerre contre les ADF sera difficile et très longue.
Ce qui paradoxalement peut être interprété comme un aveu d’échec pour le patron d’une force internationale qui comprend 23.000 Casques bleus parmi lesquels les 3.000 hommes de la Brigade d’intervention, des hélicoptères de combat, des chars, des tanks, 4 drones de surveillance et d’immenses moyens de renseignements.
Le tout pour un budget annuel d’un milliard Usd. Si avec tous ces moyens opérationnels, le patron de la Monusco est incapable de venir à bout d’une poignée d’ADF qui mettent la zone de Beni à feu et à sang, qu’est-il capable de faire contre les 1.500 Hutu rwandais FDLR bien formés à la guerre, hypermotivés et qui connaissent comme leur poche toutes les collines du Nord-Kivu et surtout la forêt dense où ils évoluent comme un poisson dans l’eau depuis 20 ans ? Là aussi, la traque risque d’être très très longue à défaut de tourner carrément au ridicule. KANDOLO M.