Le gouvernement congolais a annoncé, mardi 28 octobre dernier, la suspension immédiate des activités du parti politique "Alliance des Travailleurs pour le Développement" (ATD), dirigé par l’ancien vice-premier ministre José Makila Sumanda.
La mesure est contenue dans un arrêté signé par le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani.
Selon le document officiel, l'ATD est suspendu car son président, José Makila, est accusé d’avoir pris part, les 14 et 15 octobre à Nairobi (Kenya), à un conclave organisé par l'ancien président Joseph Kabila Kabange. Ce dernier est "condamné en RDC pour haute trahison" et soupçonné de soutenir les groupes armés pro-rwandais M23/AFC.
Le ministère reproche spécifiquement au président de l’ATD :
- Son adhésion à la "philosophie d’agression du pays" attribuée à Joseph Kabila, en lien avec les objectifs du M23/AFC ;
- Des déclarations publiques assimilant la lutte de cette rébellion aux idéaux politiques de l’ancien chef de l’État, jugées contraires à l’unité nationale ;
- La violation présumée des articles 6 et 93 de la Constitution, ainsi que de la loi n° 04/002 du 15 mars 2004 sur les partis politiques, qui proscrit toute activité à caractère militaire ou assimilé.
« Il ne peut être toléré qu’un acteur politique congolais se rallie à un mouvement armé soutenu par une armée étrangère occupant une partie du territoire national », insiste l’arrêté ministériel.
Le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de préserver l'ordre public, la morale politique et la souveraineté nationale. Il n'exclut pas non plus des poursuites judiciaires à l’encontre de José Makila et de certains cadres de l’ATD.
L’arrêté mentionne également les déclarations de Corneille Nangaa, ancien président de la CENI et cofondateur de l’AFC, qui avait affirmé que plusieurs personnalités politiques avaient rejoint le mouvement rebelle.
MD